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Retrait de la licence du groupe Hadafo : Jacques Léwa Léno accuse les autorités de vouloir détruire les médias

Jacques Léwa Léno, directeur général d'Espace TV

Une semaine après le retrait des licences de trois groupes de médias en Guinée, le porte-parole du Groupe HADAFO brise le silence. A l’occasion d’un entretien accordé à des journalistes, dont un reporter de Guineematin.com, ce mardi 28 mai 2024, au siège du média, le Directeur général d’Espace TV dénonce cette mesure. Jacques Léwa Léno s’en est pris au Premier ministre, Bah Oury, qui accuse les responsables des médias concernés d’être à la base de leur propre malheur. Notre confrère dément cette prise de position et accuse le gouvernement de vouloir détruire les médias.

Le retrait des agréments des groupes de médias Hadafo, Djoma et FIM a créé l’indignation au sein de l’opinion. Le directeur général d’Espace TV, a exprimé sa consternation et son incompréhension face à cette décision qu’il qualifie d’injustifiée.

« Ce sont eux qui ont détruit nos médias, ce sont eux qui nous ont contraints à nous taire. C’est cela le motif de fierté que nous avons aujourd’hui. Nous, nous savons une chose, nous n’avons insulté personne. Si nous avions insulté quelqu’un, on aurait à intenter un procès contre nous. C’est simple. Nous ne nous reprochons de rien. La loi a tout prévu. Si vous constatez que quelqu’un a violé le contenu du cahier des charges, il y a une démarche bien simple. Il y a une interpellation, et si vous ne pouvez pas interpeller, vous pouvez notifier. Parce que c’est dit comme ça “le contenu du cahier de charge”, c’est vague. Le ministre n’a pas donné de détails. Je crois que les juristes qui connaissent cette loi sont revenus largement là-dessus dans les tribunes que j’ai pu parcourir. Ce n’était pas à lui (ministre de l’information et de la commune) de prendre cette décision. C’était à la HAC de le saisir et en ce moment, il aurait pu réagir. Je sais une chose, la HAC ne l’a pas saisi. Si c’était le cas, la HAC aurait réagi pour dire : « oui, c’est nous qui avons pris cette décision », parce que Yacine, quand il nous a retiré sur le bouquet Canal+ et que des réactions ont commencé à fuser de partout, il est sorti pour dire j’assume », a martelé le journaliste.

À la question de savoir s’il reçoit des menaces, Jacques Léwa Léno répond par la négative. Il a cependant fait savoir que certains journalistes de Hadafo médias ont reçu des menaces. Plus loin, il regrette la volonté des autorités de vouloir injustement les réduire au silence. « Moi personnellement, je n’ai reçu aucune menace, mais certains de nos collègues ont reçu des menaces. La menace globale qui pèse sur nous, c’est le fait que nous soyons désormais au chômage. Mais ce n’est pas le manque de travail en soi qui nous fait mal. C’est le fait que chaque matin, on se lève, on ne vient plus dans ce studio pour commenter l’actualité nationale. Ça, ça fait mal. Parce que c’est ce que nous avons choisi. Nous, nous ne sommes pas des journalistes par défaut. C’est ce métier que nous avons choisi, nous l’aimons. Et nous voulons l’exercer. Quand on voit les gens nous empêcher de l’exercer… Je crois qu’ils n’y arriveront pas », a-t-il laissé entendre.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27

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