Ça se complique sérieusement pour les deux Commissaires de la Haute Autorité de la Communication (HAC) qui étaient en mission, la semaine dernière, à Kankan. Suspendus par la HAC au lendemain de leur sortie ratée, Djéné Diaby et Ibrahima Tawel Camara se retrouvent en prison.
Convoqués ce mardi, 18 juin 2024, au Tribunal de première instance de Kaloum, ils ont été inculpés pour diffamation à l’encontre du chef de l’État et placés sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Conakry. Ce qui veut dire que les deux Commissaires de l’institution régulatrice des médias en Guinée vont faire face à deux procès dans cette affaire.
Puisque, il faut le préciser, cette autre procédure judiciaire est différente de celle engagée par les responsables des groupes GFM, Hadafos Médias et Djoma Médias contre les mêmes personnes. Ces patrons de presse poursuivent Djéné Diaby et Ibrahima Tawel Camara pour diffamation et dénonciation calomnieuse. Ce dossier doit s’ouvrir le 11 juillet prochain au Tribunal de première instance de Dixinn.
Ces ennuis judiciaires sont les conséquences des graves propos tenus par les deux Commissaires qui étaient en mission de la HAC à Kankan. Lors d’une rencontre avec les journalistes locaux, le 12 juin dernier, ils ont déclaré que les patrons des médias dont les agréments ont été retirés ont reçu d’importantes sommes d’argent des mains du président Mamadi Doumbouya, avec l’engagement de soutenir les autorités de la transition.
Ils ont laissé entendre que c’est le non-respect de cet engagement qui a conduit au retrait des agréments de leurs entreprises, alors que, officiellement, cette décision est due au non-respect des cahiers des charges desdites entreprises. Les Commissaires de la HAC avaient dit aussi que le CNRD est prêt à tout pour conserver le pouvoir, et qu’il n’hésiterait même pas à « égorger » quiconque tenterait de l’en empêcher.
Alpha Diallo pour Guineematin.com
