Freborie Keïta de la SOTRAGUI : « le président de la République n’a respecté sa promesse »

Après quatre (4) mois sans leurs salaires, les travailleurs de la SOTRAGUI (Société guinéenne des Transports) ont battu le pavé ce jeudi, 14 septembre 2017. Du port autonome de Conakry à la présidence, les mécontents ont exprimé leur colère en scandant des slogans, a constaté sur place Guineematin.com, à travers deux de ses reporters.

Partis du carrefour du Port Autonome de Conakry (PAC) à 09 heures 30′, pour déboucher au carrefour menant à la présidence de la République de Guinée, via l’avenue du commerce, les marcheurs scandaient des slogans comme « cinq mois sans salaire, sauvez la SOTRAGUI ! La population souffre ! Aidez-nous Président, nos familles sont disloquées », pouvait-on lire.

Arrivés vers 10 heures au carrefour menant à la présidence de la République, les manifestants ont fait un sit-in de près d’une demi-heure sur les lieux, sous le regard des bérets rouges de la sécurité présidentielle. Plus tard, ils seront chassés des lieux par des agents de maintien d’ordre, composés de policiers et de gendarmes.

Interrogée à chaud par Guineematin.com, madame Traoré Bintouraby Touré, présidente des femmes employées de la SOTRAGUI, a dit que c’est la misère à laquelle ils sont confrontés qui les pousse à marcher. Elle ajoute ne plus subvenir à certains besoin de sa famille : « nous souffrons ! Même quand tu achètes un sachet d’eau dans la cour, cinq personnes se le partagent. Je suis une femme, je vous jure que l’année dernière, certains de mes enfants n’ont pas pu suivre les cours, et cette année, si rien n’est fait, mes cinq enfants n’iront pas à l’école car tous sont dans des écoles privées. Nous avons frappé à toutes les portes sans succès, aujourd’hui nous voulons voir le président car nous souffrons », a-t-elle dit en Maninka.

De son côté, monsieur Freborie Keïta, mécanicien chef interurbain à la SOTRAGUI, a lui fustigé les promesses non ténues du président de la République. « Monsieur le président de la République nous a dit que tant que je n’ai pas trouvé de partenaires, je vais vous payer jusqu’à ce que j’ai un partenaire. On est devenu maintenant des gardiens de la SOTRAGUI. On a respecté ce que le président de la République nous a dit ; mais, lui n’a pas respecté sa promesse. Chaque matin, on démarre les nouveaux bus pour éviter le grippage des moteurs. Tous les travailleurs de la SOTRAGUI sont des misérables, beaucoup d’entre eux sont devenus des mendiants, certains dorment sous le pont à côté de la mosquée de Fayçal », a révélé le doyen, très ému.

A en croire monsieur Bangoura Algassimou, secrétaire général du syndicat de la SOBRAGUI, les travailleurs vont continuer leurs revendications jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause. Il a juré que certains d’entre eux ont même été chassé de leur logement qu’ils ne parviennent plus à payer…

« Nous sommes délogés, bientôt l’ouverture des classes, nos enfants n’iront pas à l’école. Nous avons rencontré toutes les autorités : le premier imam, nous avons été 5 fois chez le Premier ministre, il n’a pas été capable de nous recevoir, seul Kassory nous a répondu. Le président nous a reçus ici en janvier 2016. Il a dit que vous ne pouvez pas gérer le transport, je vais chercher des partenaires. Allez tranquillement, je vais continuer à vous payer ; mais, jusqu’à présent, on n’est pas payé. D’autres sont venus à pied de Madina jusqu’ici ; moi, à 5 heures du matin, j’étais là et nous allons passer toute la journée sans rien manger », s’est-il plaint.

À l’heure où nous écrivons ces lignes (16 heures), les manifestants sont toujours assis devant le carrefour menant à la présidence. Ils disent vouloir rester jusqu’à la satisfaction de leur revendication.  Le président Alpha Condé qui n’était pas à la présidence est passé en vitesse pour le palais…

A suivre !

De Kaloum, Ibrahima Sory Diallo et Siba Guilavogui pour Guineematin.com

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