Grève à la Compagnie des Bauxites de Dian Dian (COBAD) : ce que réclament les travailleurs

Les travailleurs de la Compagnie des Bauxites de Dian Dian (COBAD), située dans la sous-préfecture de Kamsar (préfecture de Boké), sont entrés en grève ce jeudi, 26 mai 2022. Les protestataires réclament l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, tout comme le respect des engagements antérieurs pris par la compagnie à leur égard, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la sous-préfecture de Kamsar.

Pour Mamadou Lamarana Diallo, chauffeur d’une ambulance et porte-parole des grévistes, les revendications sont immenses. « Nous sommes en grève pour réclamer nos droits : les prises en charge sanitaire, la revalorisation salariale, la mise en place des cantines, la réintégration des personnes licenciées sans motifs valables, la catégorisation des travailleurs en fonction des diplômes, l’amélioration de la prime de fête qui varie de 120 000 à 140 000 GNF, la délivrance d’un ordre de mission pour une équipe de travailleurs pour se rendre à la caisse nationale de la sécurité sociale pour vérifier l’authenticité des numéros de sécurité sociale attribués aux travailleurs ».

De son côté, Baldé Mamadou Madiou, maçon à BIEX, a dénoncé les bas salaires. « En 2016, j’ai été recruté pendant la construction au compte de BIEX, qui est une entreprise de sous-traitante. Après cette phase, ils ont transféré certains de nos collègues à la COBAD. Par contre, nous, jusqu’à présent, nous sommes au compte de BIEX avec un salaire de base de un million quatre cent mille francs guinéens (1 400 GNF) avec seulement la prime de cherté de la vie ».

Un autre employé, qui a gardé l’anonymat, soutient que les patrons de la COBAD ne signent pas de contrats à durée indéterminée (CDI). « Ici, on te dit de faire 2 ans pour avoir un CDI. A l’approche de la durée, on te licencie sans raison valable », accuse-t-il.

Pour sa part, Mahawa Somparé, électricienne qui a reçu le prix d’excellence de l’Année 2021, affirme n’avoir pas bénéficié de congé annuel.

Une autre de renchérir. « Il suffit de plaire aux proches des Russes pour bénéficier de certains avantages et en cas de différend avec eux, on coupe les avantages. Et le recrutement se fait par affinité, pas par appel d’offres… Les travailleurs n’ont pas de primes de logement. Même si tu as un CDI, tu reçois des intimidations de la part de nos chefs Russes et parfois du manager des ressources humaines. Et si un travailleur est commis à une tâche qui n’est pas la tienne et qu’il refuse d’exécuter, il sera traduit devant la commission disciplinaire et au retour, on te coupe deux mois de primes de productivité qui est la prime la plus élevée. Une prime qui est de 40% du salaire de base.

De Kamsar (Boké), Saliou FB Diallo pour Guineematin.com

Tél : 623466409

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