Conakry : Mory Kourouma jugé pour avoir battu à mort sa fiancée

Accusé d’avoir tué sa fiancée (Amy) et écroué à la maison centrale de Conakry depuis le 27 septembre 2018, Mory Kourouma a comparu mardi dernier, 1er novembre 2022, devant le tribunal criminel de Mafanco. A la barre, l’accusé a reconnu avoir porté des coups à sa défunte fiancée, mais il a laissé entendre qu’il ne pouvait pas imaginer que ces coups allaient la coûter la vie, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Dans cette affaire, Mory Kourouma est poursuivi pour « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Et, selon les informations, c’est une histoire d’amour entre lui et sa fiancée qui a viré au drame. Les deux sont tombés amoureux en 2016 et ils ont décidé de se marier. Mais, 2 ans après leur fiançailles, leur relation a pris du plomb dans l’aile. Et, lors d’une banale dispute à domicile, Mory Kourouma a porté main sur sa fiancée. Celle-ci en est morte quelques instants après dans une structure sanitaire. Et, Mory Kourouma a été trimbalé en justice. Ainsi, c’est pour répondre de la mort de sa fiancée qu’il a comparu ce mardi devant le tribunal criminel de Mafanco.

A la barre, Mory Kourouma n’a pas nié avoir porté main sur sa fiancée. « Je regardais la télé lorsque ma fiancée est venue s’asseoir à côté de moi, elle a mis de la musique. Je lui ai donné des écouteurs pour qu’elles les utilisent, mais elle a refusé. Après, j’ai pris son téléphone pour le jeter par terre et il s’est cassé. Elle a commencé à crier et à m’insulter, je suis allé dans la chambre, mais elle m’a poursuivi en m’insultant. J’ai pris le fil de la rallonge avec lequel je l’ai frappé, elle a couru pour sortir de la maison, je l’ai poursuivi. Un voisin s’est mis entre nous pour nous séparer, je suis retourné dans la maison. Elle est allée chez ma tante qui habite tout près ; et, 30 minutes plus tard, ma maman est venue pour me demander ce qui s’était passé. Elle a ensuite dit que j’étais assi là-bas alors qu’Amy était à l’hôpital. J’y suis allée et j’ai trouvé Amy allongée. Je lui ai parlé, mais elle n’a pas répondu. Et, quelques temps après, le médecin a dit qu’on l’a perdue. Plus tard, des agents sont venus m’emmener à la Gendarmerie, puis à la maison centrale », a expliqué Mory Kourouma.

Mais pour le procureur Kanfory Ibrahima Camara, « le crime n’est jamais parfait et seule la vérité peut vous sauver ». Une affirmation qu’il a faite pour ainsi dire que l’accusé n’a pas dit toute la vérité dans cette affaire. Le parquetier a d’ailleurs brandi des photos sur lesquelles on peut voir un corps avec des cicatrices. Et, il a laissé entendre que ces cicatrices sont dues à des coups reçus par la victime de la part de Mory Kourouma. Il a aussi montré des photos où se trouvent des machettes et une chaise cassée qui appartiendrait à l’accusé.

Pour sa part, l’avocat de la défense, Me Sidiki Bérété, a indiqué qu’on ne peut pas maquiller les faits en droit pénal.

« Amy tombait régulièrement (crise d’épilepsie). Elle est tombée même devant une femme vendeuse là-bas. Ce n’est pas le fil qui a donné la mort à la victime », a-t-il souligné avant de demander la comparution de la vendeuse, du voisin qui est intervenu et du médecin où la victime a été admise.

Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 15 novembre 2022 pour la comparution de trois (3) témoins.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

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