Port Autonome de Conakry : les dockers ne veulent plus travailler avec AGEMAP

Les dockers du port autonome de Conakry continuent leur grogne contre l’Association Guinéenne des Entreprises de Manutention Portuaire (AGEMAP). Ce mardi, 29 novembre 2022, ils ont momentanément cessé les activités au sein de ce centre d’embarquement et de débarquement portuaire. Ces ouvriers portuaires sont dans ce mouvement depuis une semaine ; et, visiblement, ils ne comptent pas baisser les bras. Ils réclament une amélioration de leurs conditions de vie et de travail et exigent aussi le départ de l’actuelle équipe dirigeante de l’AGEMAP, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Ces dockers accusent le président et le directeur général de l’AGEMAP de mauvaise gestion. Et, ils accentuent la pression pour le départ de ces deux hommes de la tête de cette association. Désormais, c’est le Bureau de la Main d’Œuvre Portuaire (BMOP) qui habite le cœur et l’esprit des dockers du port autonome de Conakry pour le travail.

À 14 heures, ils ont repris le travail au sein du port, après une rencontre entre des responsables syndicaux, des religieux, la marine marchande et la direction générale du port autonome de Conakry.

Aly Badara Sylla, docker permanent au port autonome de Conakry

« Depuis mardi passé, le 22 novembre, on a commencé à manifester contre notre ancien patron, parce que c’est devenu maintenant ancien patron. On ne veut plus travailler avec eux. C’est cette revendication que nous avons. Nous réclamons le départ de l’AGEMAP. Depuis 1987, le pacte qu’ils ont fait, il n’y a pas eu de changement pour les dockers. La gestion n’est pas bonne, même le manger que nous mangeons ici, c’est vraiment dégoûtant. Pas de condition de vie et de travail qu’on demande, on ne veut plus travailler avec AGEMAP. Nous, nous sommes autonomes au BMOP (Bureau de la Main d’Œuvre Portuaire). On peut travailler avec le patronat qui veut travailler avec nous au port, mais pas avec l’AGEMAP. Aujourd’hui, nos syndicats étaient en réunion avec le directeur général du port autonome de Conakry et le directeur général de la marine marchande. Après le compte rendu, nous sommes favorables à leur décision. Nous avons entendu de bons résultats. Parce que nous disons qu’on ne veut plus travailler avec AGEMAP et ils disent qu’on ne va plus le faire. Et, maintenant, les travailleurs sont rentrés pour la reprise des activités », a indiqué Aly Badara Sylla, un des dockers en rogne.

Parmi ceux qui sont allés à la rencontre des responsables du port autonome de Conakry et la marine marchande, il y a Ibrahima Souaré, le parrain des dockers. Et dans son compte rendu, il a prodigué des messages de paix à ses amis dockers.

Ibrahima Souaré, parrain des dockers du port autonome de Conakry

« Il y a des négociations à faire, j’ai été invité par les dockers. AGEMAP et BMOP sont là pour défendre l’intérêt supérieur de la nation, mais sur la base de la vérité. Donc, les dockers sont là pour réclamer leur droit, c’est pour cela moi aussi, en tant que leur parrain, je suis avec eux. On a rencontré les autorités, le directeur du port autonome de Conakry et le directeur général de la marine marchande. Donc, on a quitté là-bas, on a examiné quelques points, mais la rencontre prochaine, c’est avec tout le monde. AGEMAP, BMOP, les syndicats et le patronat, on se retrouve quelque part, on discute et on arrête quelque chose pour défendre l’intérêt supérieur de la nation. Moi, je leur ai dit d’avoir le courage, la patience et l’instauration de la paix. Parce que la paix, c’est l’héritage de tout le monde. Eux ils sont là pour défendre l’intérêt de la nation. Donc, nous aussi il faut qu’on fasse notre travail en leur disant que la paix est normale », a-t-il rassuré.

A en croire les protestataires, sur plus de 3000 dockers qui travaillent au port, seulement 400 et quelques sont embauchés. Tous les autres travaillent comme « occasionnaires (un terme qu’ils utilisent pour désigner ceux qui n’ont pas de contrat de travail) ». Et, pour illustrer leur rupture avec AGEMAP, les dockers ont effacé les écriteaux qui marquent l’indication de cette association portuaire à l’entrée de la cour.

Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com

Tel : 622 56 11 82

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