Boulliwel/Mamou : les citoyens de Dionkiyaré se disent abandonnés par les responsables du district de Bhawo Fello

Les villages de Dionkiyaré, situés dans le district de Bhawo Fello, relevant de la commune rurale de Boulliwel, dans la préfecture de Mamou, vivent dans un relief très accidenté. Les habitants de cette localité rurale, vivant dans l’extrême pauvreté, dénoncent le président du district, qui refuserait de partager les revenus de leur collectivité. Interrogés par l’envoyé spécial de Guineematin.com sur place, ils menacent de quitter leur district si la situation ne change pas.

Amadou Sara Diallo, cultivateur domicilié à Loppewol district Bhawo Fello

Amadou Sara Diallo, cultivateur domicilié à Loppewol, un de villages du district Bhawo Fello, dénonce les mauvaises conditions de vie des citoyens. « Nous vivons ici dans des conditions précaires. Jusqu’à présent, nous n’avons bénéficié de quoi que ce soit de la part des collectivités. Des fois, on apprend des cas de distribution gratuite de moustiquaires. Ils viennent faire le dénombrement jusqu’au chef-lieu de notre district. Ils font souvent des prétextes en disant que nos villages sont trop éloignés et on ne voit personne. Des fois, on s’efforce d’ aller à pied jusqu’au chef-lieu de notre district afin qu’on nous recense pour avoir des moustiquaires. Ensuite l’école, postes de santé, routes, ponts et l’eau potable, jusqu’à présent on n’en a pas eu. Un jour, on nous a proposé un forage. Ils ont dit qu’il n’y a pas d’accès, c’est entre les montagnes. Finalement, les donateurs ont envoyé le forage ailleurs. Les responsables négligent vraiment leurs citoyens du secteur Gadhabendeyli et Dionkiyaré, relevant du district Bhawo Fello. Nous accusons notre chef de district devant cet état des faits. Tout ce qu’il veut, on peut gagner, et si au contraire il refuse, on ne bénéficie de rien parce que c’est lui qui nous commande tous. Nous demandons au gouvernement et à l’Association des Ressortissants pour le Développement de Boulliwel (ARDB) ainsi que les bonnes volontés de penser à nous et de nous aider », a lancé Amadou Sara Diallo.

Poursuivant, notre interlocuteur, très en colère, alerte les autorités tout en indiquant que bientôt leur secteur sera au compte d’un autre district. « En tout cas, si toutefois le chef du district continue cette pratique, nous allons quitter ce district Bhawo Fello pour aller dans n’importe quel lieu où l’on pourra penser à nous pour le développement. Car on ne nous a pas forcé pour être commandé. Nous voulons être commandé désormais, soit par le district de Kendouma, de Horé Mamou ou Bylima, partout où ça va être bien pour nous. Il est plus facile pour nous de se rendre à Kendouma en matière de route. Pourquoi ? Parce que d’ici à Bhawo Fello, notre chef-lieu de district, rien n’est fait. Les routes qui existent de ce côté sont faites à la main par la communauté, les villageois pour faire le passage des motos. Les véhicule peuvent faire des années sans passer par là ».

Oury Baïlo Diallo, sage de Dionkiyaré

De son côté, Oury Baïlo Diallo, sage de Dionkiyaré évoque le manque de route, de ponts et de l’eau potable ainsi d’autres infrastructures. « Nous n’avons pas de routes et de ponts. Tout ce qui est fait, c’est à l’aide des mains. D’ici la route nationale, sur le goudron, c’est loin. Il y a trop de secousses, la main seule ne peut pas travailler. C’est une grande difficulté. Notre chef-lieu de district est très loin de nous. La route est impraticable. Pour travailler nos routes, on se mobilise et on réunit des pelles, des dabas, des pioches et autres pour creuser, couper des arbres et faire des ponts en bois. On va de villages en villages. On fait la cotisation. Chacun donne entre 2, 10 et 20 mesures de riz qu’on vend. Et on achète de l’essence puis on paye les machines pour scier les madriers et des bûches pour faire des piliers et des traverses sur les ponts. Pour mettre certains piliers on creuse les trous puis on met des tissus en bas pour les stabiliser. Pour les autres, on met du ciment. J’avoue que tous ces ponts en bois sont encore gâtés. Nous sommes préoccupés par leurs réparations pour ne pas être totalement coupés des autres.  Nous avons parfois des malades, des décès et des personnes qui nous rendent visite. Pourtant, tous ceux-ci passent forcément par des routes. C’est compliqué.

En ce qui concerne l’eau, nous buvons l’eau des rivières, notamment Bendeyli. Pendant la saison des pluies, c’est un fleuve qui contient des larves rouges que nous buvons. On n’a pas le choix. Si la saison sèche s’annonce, cette grande rivière tarie et se coupe. Nous n’avons qu’un seul forage à Dionkiyaré. Et les voisins sont nombreux. Nous nous sommes débrouillés pour construire une école de trois salles de classes, exécutée à 60%, mais il n’y ni eau, ni enseignant. Il y a un enseignant volontaire qui forme nos enfants du nom de Mr Diallo. Nous demandons une aide partout à travers une bonne volonté. Nous invitons le chef de district de Bhawo Fello, le maire de Boulliwel, le préfet et le gouverneur de Mamou de nous assister. Il y a des hameaux qui sont coupés de certains villages et les véhicules ne passent pas. Le seul endroit où un véhicule peut traverser, c’est Sambouya en passant par Gouba où à Mamou ville en passant par Horé Mamou. Et il faut préciser que nous sommes plus proches de Kendouma et Bhawo Fello que nous relevons en tant que citoyen. Mais ici, le véhicule ne passe pas. On a tout fait. Actuellement, nous avons près de trois ponts qui sont Kinimini, Loppethalé et M’bamou. Ces ponts constituent un blocus de ralliement à la grande route bitumée et chef-lieu de notre district. C’est bien possible de nous aider à avoir des forages en envoyant des machines en passant par Hôré Mamou ou Kendouma », a fait savoir Oury Baïlo Diallo, sage de Dionkiyaré.

De retour de Dionkiyaré, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél : 00224 628 51 67 96

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