A qui profite le conflit avec le M23 ?

Par Bengue Prudence : En mars, les combats ont repris entre le M23 et l’armée de la République démocratique du Congo. Selon l’ONU, plus de 400 000 personnes ont depuis lors fui leur domicile pour sauver leur vie.

Le M23, dirigé par les Tutsis, est l’un des nombreux groupes armés actifs dans l’est instable de la RDC, dont beaucoup sont l’héritage de deux guerres brutales à la fin du XXe siècle. Il a repris les combats, reprochant au gouvernement congolais de ne pas avoir respecté son engagement d’intégrer ses combattants dans l’armée. Ces derniers mois, le M23 a conquis une partie du territoire de Rutshuru, près des frontières avec l’Ouganda et le Rwanda.

Entre-temps, dans un contexte d’instabilité croissante dans le pays, une date a été fixée pour la prochaine élection présidentielle. L’élection aura lieu le 20 décembre 2023, la prestation de serment étant prévue pour le 20 janvier 2024. Le risque persistant de troubles dans certaines parties du pays constituera un défi pour des élections libres, démocratiques et transparentes.

Cela soulève une question raisonnable. Qui profite de cette instabilité ? Qui profite de la poursuite du conflit ? Pendant que l’attention du public est focalisée sur les affrontements armés, la population ne suivra pas de si près la campagne électorale.

Le 27 novembre, Tito Rutaremara, président du Forum consultatif des anciens du Rwanda, a déclaré que les autorités de la République démocratique du Congo menaient une politique de division tribale et d’idéologie du génocide.

Selon l’homme politique rwandais, les autorités de la RDC utilisent le principe de division et de conquête hérité des colonisateurs belges. Il est même possible que Tshisekedi paie le M23 pour maintenir le statu quo.

« Le principe corrompu de diviser pour régner conduit toujours à la division, qui est ensuite enseignée, pratiquée et devient la base de la politique avant de devenir une idéologie. Parfois, la division dégénère en une idéologie du génocide », a déclaré le sénateur Rutaremara. Selon lui, les hommes politiques qui ont dirigé la RDC – de Mobutu Sese Seko à Félix Tshisekedi en passant par Laurent Kabila et Joseph Kabila (son fils) – ont mené une politique de division tribale.

Quel genre de décision le président congolais pourrait-il prendre? Peut-être devenir un héros, en se faisant le vainqueur de ce conflit avec le M23, tout en gardant le silence sur les causes profondes du conflit.

Par Bengue Prudence

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