Kamsar (Boké) : à la rencontre d’Abdourahmane Diallo, passionné d’élevage de volailles

Entre Abdourahmane Diallo et son ambition de faire l’élevage, c’est une histoire fusionnelle. Malgré sa jeune expérience dans le domaine, ce jeune électricien de formation, est devenu un passionné par l’aviculture. Une activité qu’il pratique depuis 3 ans, en plus de sa profession. Aujourd’hui, le jeune éleveur a plusieurs poules et pintades qui cohabitent dans sa ferme située au quartier Bruxelles de la commune rurale de Kamsar, dans la préfecture de Boké. Interrogé par un reporter de Guineematin.com, l’aviculteur est revenu sur sa passion pour ce métier et ses activités au quotidien.

Abdourahmane Diallo gagne son quotidien pour nourrir sa famille dans l’aviculture. Son ambition est d’élargir son élevage en multipliant les variétés de volailles avant de se lancer largement dans l’agriculture. « J’expérimente toujours pour voir la cohabitation entre les poules et les pintades. Et là, je trouve qu’on peut les élever ensemble, sans problème. C’est pour cela que j’ai les deux catégories qui se promènent ensemble. La pintade pond beaucoup, mais c’est un oiseau saisonnier. Donc, elle peut pondre jusqu’à trois mois, plus de 100 œufs par an, mais c’est une seule fois. Après, ce que je fais, c’est de ramasser les œufs des pintades pour les mettre dans la machine d’incubation. Une fois là-bas, je ne fais que le retournement à deux reprises pendant 21 jours. Au 21ème jour, j’obtiens des poussins après éclosion. Après tout ça, je récupère les poussins pour les envoyer dans une autre machine », a-t-il confié.

Abdourahmane Diallo, éleveur de poules et de pintades à Kamsar

Abdourahmane Diallo a recyclé des anciens congélateurs qui lui servent d’incubateur pour faire l’éclosion des œufs pondus par les poules. Ces congélateurs sont recyclés en des machines électriques. À l’intérieur, les œufs sont classés et puis marqués, selon les dates d’introduction. « J’ai voulu faire le recyclage, parce que vous n’êtes pas sans savoir que l’Afrique est aujourd’hui devenue une poubelle pour le monde. Ces frigos qu’on utilise dans les maisons, quand ils ne travaillent plus, on les jette souvent dans les poubelles. Et moi, ce que je fais, c’est de récupérer ces frigos et de les transformer en couveuses. Comme ça, je leur donne une seconde vie. Et je profite aussi pour augmenter la production des poussins dans le pays. Mais comme je ne produis pas assez d’œufs pour les mettre au même jour ; donc, je mets les dates sur les œufs pour pouvoir les identifier, et voir quand est-ce qu’il y’aura l’éclosion ».

Dans son poulailler, Abdourahmane Diallo a créé plusieurs compartiments pour les poules. Dans chaque case, il y’a différentes catégories de poules pondeuses. À côté, on trouve également des coqs. Ils ont différentes appellations, selon leur origine. Abdourahmane a une catégorie de poules destinée à orner les habitats. C’est à cause de leur beauté et de leur gentillesse, explique-t-il. « Par exemple, celui-là, on l’appelle « brama », c’est le coq « brama » et il y’a d’autres races ici qu’on appelle les « pocins ». Vous avez vu le coq-là, il est un peu court, mais poilu partout, jusqu’aux pieds. Donc, ce sont des poules d’ornement qu’on peut laisser dans une cour pour orner la maison. C’est un coq très gentil avec qui tu peux tout faire. C’est un poulet d’ornement à cause de sa beauté, mais aussi les plumes sur les pattes et puis il grandit aussi. Ces races-là, je suis en train de les croiser pour voir ce que ça va donner. Pour vous dire vrai, c’est un laboratoire que je suis en train de faire ici pour voir qu’est-ce qu’on peut faire avec différentes sortes de poules ensemble et voir qu’est-ce qu’on peut obtenir en retour », a-t-il indiqué.

Abdourahmane Diallo, éleveur de poules et de pintades à Kamsar

Une ferme expérimentale, c’est l’appellation donnée au poulailler par cet éleveur. C’est là qu’il expérimente le rendement de chaque catégorie de poules pondeuses. Mais comment est venue cette expérience ? « Mon expérience est venue presque de ces pintades que vous voyez ici. Souvent, je faisais trop de gaspillage des œufs. Mais, je me suis dit, je suis électricien, pourquoi ne pas faire une machine qui peut faire ce que la poule elle-même peut faire ? J’ai vu que les européens en ont fait et je me suis dit pourquoi moi aussi je ne ferai pas la même chose. J’ai demandé une couveuse industrielle que j’ai trouvée excessivement chère. Pour moi, c’était inadmissible qu’un petit truc comme ça coûte aussi cher et pourquoi ne pas le fabriquer localement, et ça va aider les autres à en avoir à un bon prix. Donc, c’est ce qui m’a poussé de tenter l’expérience et je trouve que c’est une réussite pour moi. Je dirais que la fierté est plus que tout ça, puisqu’il y a beaucoup de personnes qui m’appellent pour me dire que ce que tu m’as donné, ça marche très bien. J’ai réussi avec ça ».

Interrogé sur les prix de ses volailles, notre interlocuteur a fait savoir qu’ils varient entre un million et un million cinq cent mille francs guinéens la paire.

Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com  

Tel : 622 56 11 82

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