Sanctions de la CEDEAO contre la junte du CNRD : Bernard Goumou désigne le coupable, Umaro Sissoco Embalo

Dr Bernard Goumou, Premier ministre, chef du Gouvernement

Cette fois-ci, les dirigeants de la junte guinéenne n’ont pas sorti l’artillerie lourde contre le président en exercice de la CEDEAO et président de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embalo. Mais, à demi-mots, le Premier ministre guinéen, Bernard Goumou, l’a désigné comme étant le principal artisan de la sanction prise le weekend dernier contre les autorités militaires guinéennes à Addis-Abeba (en Ethiopie).

Lors d’un sommet extraordinaire tenu dimanche dernier, 19 février 2023, la conférence des chefs d’Etats et de gouvernement de la CEDEAO a durci le ton contre la Guinée et a dénoncé la conduite solitaire de la Transition par la junte militaire du Colonel Mamadi Doumbouya. Les chefs d’Etat ont aussi annoncé « une interdiction de voyager des membres du gouvernement et d’autres hauts fonctionnaires » de la Guinée. La même mesure a été prise contre le Mali et le Burkina Faso, deux pays également en Transition et dirigés par des juntes militaires.

Mais, visiblement, les autorités de Conakry (qui souhaitaient une levée des sanctions) ont été prises de court par cette décision de la CEDEAO qui alourdit les sanctions à leur encontre. Et, en conférence de presse ce mardi, 21 février 2023, le Premier ministre, Bernard Goumou, a effleuré le sujet. Le chef du gouvernement guinéen a, à demi-mots, mis cette sanction au compte du président en exercice de la CEDEAO.

Dr Bernard Goumou n’a pas descendu en flammes Umaro Sissoco Embalo comme en septembre dernier où il l’avait traité de « crieur public de Bissau, un guignol dans le manteau d’homme d’État ». Mais, il l’a désigné comme l’auteur principal de cette décision de la CEDEAO.

« Le communiqué (…) a été signé par le président en exercice de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, en lieu et place du président de la commission de la CEDEAO, comme c’est le cas toujours, j’allais dire souvent », a dit Bernard Goumou pour ainsi sous-entendre un acharnement de Umaro Sissoco Embalo contre le pouvoir de Conakry.

Cette sortie du chef du gouvernement guinéen est une simple illustration de la nature des relations difficiles entre Conakry et Bissau. Les deux peinent à tisser le coton ensemble. Et, cela, depuis le temps d’Alpha Condé, ex chef de l’Etat guinéen (déposé le 05 septembre 2021 par le CNRD : ndlr). Leur désamour est apparent et rien ne semble les rapprocher, pour le l’instant.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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