Oyé Guilavogui à la CRIEF : ce qu’a dit Bangaly Sanoh de la SOTELGUI sur les 50 millions USD d’Exim Bank

Le procès de l’ancien ministre des Postes et Télécommunications, Oyé Guilavogui, s’est poursuivi devant la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) ce mercredi, 7 juin 2023. L’audience du jour a connu la déposition en qualité de témoin de Bangaly Sanoh, ancien Directeur financier de la Société de téléphonie publique SOTELGUI. A la barre, monsieur Sanoh a déclaré ne rien savoir de l’utilisation des 50 millions de dollars US provenant du prêt accordé par la banque chinoise China Exim Bank à l’État guinéen, a constaté sur place Guineematin.com à travers deux de ses reporters.

A l’ouverture de l’audience d’aujourd’hui, la Cour avait d’abord à se prononcer sur deux demandes : l’une formulée par la défense pour la mise en liberté provisoire du prévenu Oyé Guilavogui, et l’autre soumise par les avocats de la partie civile, représentée dans cette affaire par l’agent judiciaire. Ces derniers ont demandé le renvoi du dossier à une autre date, arguant qu’ils s’étaient rendus à la Cour de la CEDEAO concernant les affaires d’Ibrahima Kassory Fofana, Mohamed Diané et Oyé Guilavogui tous anciens dignitaires du défunt régime d’Alpha Condé.

Bangaly Sanoh, ancien directeur financier de la SOTELGUI

En ce qui concerne la demande de renvoi du procès, la défense et le ministère public ont exprimé des opinions divergentes. Alors que les avocats de la défense ont estimé qu’il était nécessaire de poursuivre les débats, le ministère public, représenté à cette audience par le substitut du procureur, Moustapha Mariama Diallo, a demandé le respect du principe contradictoire et donc le renvoi du dossier à une autre audience, afin de permettre aux avocats de la partie civile de participer aux débats.

Dans sa décision concernant les deux demandes, la Cour a rejeté la demande de remise en liberté du prévenu et ordonné la poursuite des débats.

C’est ainsi que le témoin Bangaly Sanoh, ancien directeur financier de la SOTELGUI, a fait sa déposition. Dans ses explications, il dira qu’après l’approbation du prêt de 50 millions de dollars US destiné à la modernisation de la SOTELGUI (présumé détourné par Oyé Guilavogui), il avait été licencié et qu’il ne savait rien de l’utilisation de ces fonds. Après la réalisation de toutes les formalités techniques pour la mise en œuvre du projet, il a affirmé qu’il n’était plus impliqué dans les affaires de la société.

Bangaly Sanoh, ancien directeur financier de la SOTELGUI

« Le 12 mars 2012, nous avons reçu l’arrêté de mise en place du comité de gestion chargé de gérer la SOTELGUI, avec suspension des pouvoirs du directeur financier. À ce moment-là, je préparais les états financiers pour les soumettre au comité de gestion. À partir du 12 mars 2012, et jusqu’au 27 avril 2012, soit un mois environ, il y a eu une restructuration et j’ai été écarté. On m’a nommé responsable de l’audit interne de la SOTELGUI. La mise en place de ce prêt s’est faite pendant que j’étais déjà licencié. Lorsque j’étais responsable de l’audit interne de la SOTELGUI, je m’apprêtais à mettre en place les manuels de procédure de la SOTELGUI, mais on m’a dit que je n’étais plus nécessaire. Les paiements ont été effectués, mais je n’ai pas suivi la suite. Je n’occupais plus un poste où je dois rendre des comptes à l’administration. Je fais partie de ceux qui ont participé aux négociations du prêt, mais sa mise en œuvre s’est déroulée après mon licenciement. Voilà ce que je sais dans cette affaire des 50 millions de dollars de la China Exim Bank », a-t-il laissé entendre.

La Cour a finalement renvoyé le procès au 14 juin 2023, pour la comparution du dernier témoin dans cette affaire.

Bangaly Sanoh, ancien directeur financier de la SOTELGUI

Depuis la CRIEF, Mamadou Laafa Sow et Hassanatou Kanté pour Guineematin.com 

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