Culture : Clotaire Mamy, un talent au service de la création à N’zérékoré

Clotaire Mamy, créateur d'oeuvre

Âgé de 18 ans et élève de la 12ème année (sciences sociales), Clotaire Mamy fait déjà parler son génie à travers la fabrication de divers objets qu’il met en vente dans la ville de N’zérékoré. Cet adolescent, issu d’une famille démunie, est un as du bricolage et de la création. Il est l’auteur de la statue qui orne la place des martyrs de N’zérékoré et confectionne des postes radios (avec clé usb intégré), des lunettes avec bluetooth et des prototypes de voitures et de machines (tracteurs, bulldozers…) qui sont éblouissants.

Dans un entretien accordé récemment à Guineematin.com, Clotaire Mamy a confié qu’il n’a suivi aucune formation pour faire son travail.

Clotaire Mamy, créateur d’oeuvre

« J’ai commencé depuis mon enfance, en associant des piles et des torches en pannes afin de pouvoir les réutiliser. Au fil du temps, je me perfectionnais et je devenais de plus en plus super. Je m’inspire des réels pour fabriquer ces œuvres, telles que la place des martyrs de N’Zérékoré, des différents postes radio, des lunettes en Bluetooth, des voitures, des machines, etc. Je n’ai pas fait un apprentissage, ni suivi une formation. C’est un don de Dieu. En 2017, quand je faisais la 7ème année, j’ai eu à fabriquer un tout petit poste radio très archaïque. Et, c’était ma toute première œuvre. Après cette fabrication, je découvrais maintenant de nouvelles expériences et j’évoluais petit à petit. En 2019, j’ai fabriqué une torche en bois à l’image des torches électroniques. A travers ces pratiques et ces méthodes, j’ai eu l’idée de fabriquer une voiture. Et aujourd’hui, j’ai trois voitures que tout le monde apprécie. Ce métier m’aide souvent à me soutenir dans mes études », a-t-il dit avec une certaine fierté.

Malgré sa passion, Clotaire Mamy rencontre des difficultés dans son travail. Il est souvent confronté au manque de matériel.

Clotaire Mamy, créateur d’oeuvre

« Ce travail est un boulot très difficile et très complexe. Souvent je me trouve devant plusieurs difficultés, parfois matérielles et psychologiques. Je travaille avec des tournevis, des pointes, des marteaux, des colles, des papiers verts, aussi avec les composants de la boîte mathématique. Et, pour les avoir, il me faut un long moment et souvent pas au complet. Pour cela, je suis parfois obligé de fabriquer certains outils de façon mécanique, comme au niveau des pointes, des règles, etc. Le manque de ces outils me retarde beaucoup, et par finir, je me sens très épuisé. Au-delà du manque d’outils de travail, la plupart de mes frères et mes amis se moquent de moi en disant que c’est une pratique enfantine qu’ils ont ignoré il y a longtemps. Mais moi, dans ma conscience, je sais bien que c’est un travail très utile pour l’humanité. Alors, je continue jusqu’à la fin », a-t-il indiqué.

Pour faciliter son travail et développer ses activités, Clotaire Mamy demande de l’aide à l’Etat, ainsi qu’aux personnes de bonne volonté.

« Depuis mon enfance, je rêve d’être un ingénieur en électromécanique et je crois réaliser quelles que soient les difficultés. Je demande vraiment aux autorités guinéennes, ainsi qu’aux personnes de bonne volonté de venir en aide, surtout en mettant tous les instruments de travail à ma disposition. J’ai beaucoup plus d’expériences, mais je suis en carence de moyen pour les mettre en pratique. J’invite tous les jeunes guinéens à étudier et aussi apprendre au moins un métier pouvant leur permettre de subvenir à leurs besoins. Pour tous ceux qui veulent suivre mes pas, il faut juste le courage et la concentration », a-t-il dit.

dav

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah et Roger Blémou pour Guineematin.com

Tel : +224 620166816/666890877

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