Mamaya 2023 à Kankan : « les jets de pierres ont commencé alors que le président n’était pas encore là »

Après une première journée émaillée de plusieurs manquements et d’insatisfaction, la deuxième journée de la grande Mamaya 2023 à Kankan a connu des échauffourées. De nombreuses personnes ont été empêchées d’accéder à l’enceinte de la cour du centre multiculturel qui a abrité cette année cette danse historique. Il s’en est suivi des jets de pierres, entraînant des blessés alors que la délégation présidentielle était attendue sur les lieux. La commission d’organisation a tenu un point de presse dans la soirée d’hier, samedi 1er juillet 2023, à la place de la Mamaya, située au quartier Aviation, pour apporter des précisions concernant ces incidents, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

« Hier (vendredi, 30 juin 2023, ndlr), lors de la deuxième journée de la grande Mamaya du Sèrè Dandiya numéro 4, nous avons appris que des gens ont jeté des pierres sur le cortège du président de la République ici. Une chose qui n’est pas du tout vraie, par ce que nous étions tous là. Comment c’est arrivé ? Vous savez, on a l’habitude d’organiser la Mamaya à Chérifoula et au stade. C’est cette année que nous avons commencé la Mamaya ici (centre multiculturel d’Aviation). Et vous avez constaté que le monde qui est venu de partout à travers le monde ne pouvait pas être reçu dans la cour », a entamé Gassim Kaba, membre de la commission d’organisation.

Gassim Kaba, membre de la commission d’organisation de la Mamaya

Poursuivant, monsieur Kaba a tenu à rappeler que, contrairement à ce qui se raconte, les jets de pierres sont intervenus à un moment où la délégation du Colonel Doumbouya n’était pas arrivée sur les lieux. « Malgré les principes qu’on a mis en place, c’est-à-dire être en tenue et muni d’un badge. Les gens ne respectant pas ces principes, cherchaient toujours à avoir accès. Alors, il y a eu des bousculades, et moi-même j’étais présent. Les gens ont commencé à prendre des granites qu’on a mis pour éviter la boue et commencé à jeter. Ils ont même gâté deux écrans géants qui projetaient les images. Donc, dire que le président a essuyé des jets de pierres, nous membres du Sèrè Dandiya numéro 4, à travers tous les responsables, nous nous inscrivons en faux. Car ces jets de pierres ont commencé alors que le président n’était même pas encore là. C’est après cinq ou six minutes des jets de pierres, que son cortège est arrivé », a déclaré Gassim Kaba.

Justifiant les manquements enregistrés pendant les trois jours de la Mamaya, Gassim Kaba précise : « nous informons tout ceux qui nous écoutent que la Mamaya dépasse aujourd’hui tout ce que les gens pensent. Donc, tout ce que nous pouvons tirer comme bilan de l’organisation de la Mamaya de cette année, ça a été plus au moins bon, car aucune œuvre humaine n’est parfaite. Depuis Conakry, Kankan et ailleurs, nous avons pris toutes les dispositions. Nous nous réjouissons que nos invités aient massivement répondu à notre invitation. En dépit des petits manquements, la qualité de la Mamaya que nous avons organisée n’avait été faite à Kankan à travers l’émulation. Nous avons organisé la foire artisanale, c’est de la nouveauté.  Ce que nous déplorons par contre, toutes les personnes que nous avons invitées n’ont pas pu assister aux trois jours, et ça, ce n’était pas de notre faute, parce que non seulement le président de la République lui-même tenait à prendre part à la Mamaya, mais aussi nous avons invité la communauté forestière comme région d’honneur. Donc, une fois que le président est là et que cette communauté forestière est massivement représentée, qui est d’ailleurs une première, nous les organisateurs, nous perdons le pouvoir de contrôler la foule. C’est pourquoi vous avez vu un monde fou dehors. Aujourd’hui par exemple, qui était la troisième journée, nous nous réjouissons, le président n’était pas là, vous avez dû constater que nous avons exigé le problème des badges et tous ceux qui sont venus, c’est vrai qu’il y avait du monde, mais ils ont tous pu assister à la Mamaya », a-t-il laissé entendre.

Pour finir, les organisateurs ont sollicité auprès du chef de l’Etat, l’extension de l’arène pour les années à venir afin d’éviter les désagréments enregistrés cette année.

Il faut tout de même signaler que lors de ce point de presse, la question des blessés signalés pendant la deuxième journée de la grande Mamaya n’a nullement été évoquée.

De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com 

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