Tracasseries à N’Zérékoré : les conducteurs de taxis motos se plaignent des agissements de la police routière

Les conducteurs de taxi moto de N’zérékoré ont du mal à digérer les comportements des agents de la police routière dans le contrôle et la réglementation de la circulation. Ils les accusent d’extorsion à l’occasion des nombreux contrôles et même de favoriser certains conducteurs par rapport à d’autres. Le syndicat des taxi motos interpelle les deux camps, rapporte l’équipe de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Les conducteurs de taxi moto de N’zérékoré ne sont pas en odeur de sainteté avec les agents de la sécurité routière. Certains d’entre eux, interrogés par nos reporters, ont livré leurs difficultés quotidiennes.

Hady Sylla, conducteur de taxi moto

Hady SYLLA, jeune conducteur de taxi moto, rencontré au grand marché de N’Zérékoré, soutient que les policiers leur rendent la vie difficile. « Dans le contrôle, ils peuvent laisser certains conducteurs de moto taxi parce qu’ils les connaissent, qui n’ont ni de gilet ni de paires fermées, qui sont en infraction. Mais, ils ne s’en prennent pas à eux. Ils prennent les autres. Même quand les véhicules et d’autres motos personnelles s’arrêtent sur la route ou juste au bord de la route, ils les laissent. C’est seulement nous les conducteurs de taxi moto qu’ils prennent.

Et arrivés à leur bureau, ils nous demandent un montant qu’on ne peut même pas gagner toute la journée. Même quand tu portes des paires fermées, ils vont te dire que ce n’est pas n’importe quelle paire fermée, tout ça pour nous prendre de l’argent. Le port des gilets aussi, ils nous fatiguent. Ce n’est pas eux qui doivent contrôler les gilets, c’est le travail des syndicats. Mais ça, c’est la faute à nos syndicats, parce que ce sont eux qui leur ont donné l’ordre de faire tout ça. A mes amis conducteurs, je dirai que si tu veux sortir pour circuler, il faut être dans les normes. C’est ce qui est très bon », a laissé entendre ce jeune conducteur.

Mamadou Oury Barry, conducteur taxi moto

Même son de cloche chez Mamadou Oury BARRY, un autre syndicaliste et conducteur de taxi moto, rencontré au grand marché. « Ici, c’est nous qui devons faire normalement le contrôle des gilets. Mais les policiers sont là pour prendre l’argent seulement. Quand ils prennent une moto, c’est directement pour leur bureau. Arrivé là-bas, on te fait payer 20 mille ou 50 mille GNF. A l’heure-là, il n’y a pas d’argent. Nous sommes fatigués, parce que les policiers font des contrôles qu’ils ne doivent pas faire. Ils sont là seulement pour récupérer les clés de motos. On souffre vraiment pour cela. Même pas de respect pour nous les conducteurs de taxi moto », dit-il.

Par contre, du côté des syndicats des transporteurs taxi moto, l’on estime que la police routière est bien dans son rôle. Mamoudou KOUYATE est le vice-président de l’union syndicale des transporteurs taxi moto de N’Zérékoré.

« Nous les syndicats, pour toutes actions, on propose à l’autorité. En ce qui concerne le port de gilet, en 2018, c’est le syndicat qui avait initié, en disant que tous les conducteurs de taxi moto doivent porter le gilet pour identifier les motos taxi des motos personnelles dans la mesure où presque les motos qui circulent en ville ici, personnelles ou moto taxi, sont les mêmes. La seule différence était de porter le gilet pour nous permettre d’identifier les motos taxis des autres motos. Alors, quand on a commencé ça en 2018, on avait beaucoup de problèmes et d’anomalies.

Certains conducteurs de taxi moto avaient poignardé à l’époque certains des leurs qui avaient accepté de porter le gilet. C’est avec l’appui des autorités et surtout de la police routière en ce moment qui nous avait aidés à réussir dans cette situation-là. Donc, on ne peut pas l’écarter ou l’exclure de cette situation. C’est nous qui les avons invités, parce qu’on a vu que sans eux, ça ne peut pas marcher. Tout engin qui roule dans la préfecture de N’Zérékoré, ils ont le plein droit de contrôler », a précisé M. KOUYATE.

Poursuivant, Mamoudou KOUYATE parle de l’importance du port de gilet : « Quand on parle du gilet, ce n’est pas seulement le nom, mais le numéro qui est dessus. Vous ne verrez pas un même numéro sur deux (2) gilets différents pour une question de prudence, de responsabilité et de sécurité », indique-t-il.

Pour ce qui est des mesures prises à l’encontre de ceux qui ne portent pas le gilet, le vice-président précise : « nous sommes quatre (4) bureaux à N’Zérékoré ici, et actuellement on se réunit pour arrêter beaucoup de choses dans ce sens. Quand quelqu’un est pris dans ce sens, obligatoirement il vient acheter le gilet et le faire enregistrer. Au cas contraire, on le renvoie devant l’autorité compétente », a-t-il souligné.

Comme message aux conducteurs de taxi moto et aux autorités de la police routière, Monsieur KOUYATE demande : « les conducteurs de taxi moto doivent accepter de prendre et porter le gilet pour leur identification. Et aux autorités de la police routière, je les remercie et je les félicite, car ils travaillent en commun accord avec nous. Chaque fois qu’on a besoin d’eux, ils viennent », a-t-il lancé.

Du côté de la police routière, la principale mise en cause n’a pas daigné se prêter à nos questions.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo LAMAH et Jean David LOUA pour Guineematin.com

Tel : 00224 620 166 816/666 890 877

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