Intervention militaire au Niger ? Le Sénat nigérian refuse de donner son feu vert au président Bola Tinubu

Bola Tinubu, président du Nigéria et président de la CEDEAO

C’est une décision qui pourrait refroidir considérablement les ardeurs de ceux qui souhaitent une intervention militaire de la CEDEAO (communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) au Niger pour chasser du pouvoir à Niamey les putschistes du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).

Le Sénat nigérian a rejeté ce samedi, 5 août 2023, la demande du président Bola Ahmed Tinubu d’engager l’armée du Nigéria dans une intervention militaire pour rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions de chef de l’Etat du Niger. Les honorables sénateurs ont estimé qu’une intervention militaire ne serait pas le meilleur moyen de restaurer la démocratie et ils ont souhaité que la CEDEAO intensifie les mesures diplomatiques et politiques pour faire pression sur la junte au pouvoir à Niamey.

« Le Sénat appelle le Président de la République fédérale du Nigéria en tant que Président de la CEDEAO à encourager davantage les autres dirigeants de la CEDEAO à renforcer les options politiques et diplomatiques et d’autres moyens en vue de sortir de l’impasse », a déclaré Godswill Obot Akpabio, le président du Sénat.

Après le sommet extraordinaire de la CEDEAO tenu dimanche dernier à Abuja, le président du Nigéria et président en exercice de la CEDEAO a saisi le Sénat de son pays d’un document demandant « le renforcement militaire et le déploiement de personnel en vue d’une intervention militaire pour déloger la junte militaire au Niger si elle maintient sa position de confisquer le pouvoir ». Cette demande a été faite pour être en conformité avec la résolution de la CEDEAO qui envisage « l’usage de la force (donc un déploiement militaire) » au Niger pour y rétablir l’ordre constitutionnel. Mais, cette option militaire vient d’être balayée par les sénateurs nigérians.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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