Conakry : une cérémonie de sacrifice organisée en faveur d’Almamy Kourouma, décédé dans un commissariat de police

Thierno Saïdou Bayo, 1er secrétaire du Parti Socialiste (PS), vice-président de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), a uni ses efforts à ceux de plusieurs de ses proches, amis et connaissances pour organiser une cérémonie de sacrifice et de prières. La cérémonie a eu lieu le mercredi, 16 août 2023, à la grande mosquée du secteur Bayoyah, au quartier Hafia Minière, dans la commune de Dixinn.

Elle avait pour but d’honorer la mémoire d’Almamy Liman Kourouma, décédé dans des circonstances tragiques le 16 août 1993 dans un commissariat situé à l’époque des faits à Commandanyah, au quartier Hafia Minière. L’événement a également été dédié au repos de l’âme de cinq de ses amis et frères qui avaient perdu la vie de façon naturelle, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon nos informations, Almamy Liman Kourouma exerçait la profession de commerçant de son vivant. Le 16 août 1993, il a perdu la vie dans un poste de police à Commandanyah.

Chaque année, depuis trois décennies, en l’honneur de la mémoire d’Almamy Liman Kourouma et de cinq autres de ses anciens collègues, Thierno Saïdou Bayo, des membres de sa famille, des amis et des connaissances, organisent une cérémonie de sacrifices et de prières, ainsi qu’une lecture du saint Coran.

« Nous commémorons les 30 ans depuis la mort tragique d’Almamy Liman Kourouma, survenue au commissariat central de police qui se trouvait à l’époque à Commandanyah, dans le quartier de la Minière, pour des raisons qu’il ignorait. À l’époque, Almamy Liman Kourouma était un commerçant. Un jour, il se trouvait en compagnie d’un Libanais qui fut kidnappé, puis retrouvé sans vie. Le véhicule du Libanais fut retrouvé garé non loin de chez Almamy Liman Kourouma. C’est ainsi que la police l’a interpellé et conduit au commissariat où il a trouvé la mort dans des conditions difficiles. Il a été injustement accusé. Nous entendions les conversations avec le commissaire de police de l’époque, Fodé Sylla, qui insistait pour continuer à lui faire ce qu’on lui faisait pour qu’il reconnaisse être responsable de la mort du libanais, tandis que les autres répondaient en disant qu’il était épuisé. Mais il persistait dans sa décision jusqu’à ce que la mort s’en est suivie. Les mauvais traitements ont continué jusqu’à sa mort », a rappelé Thierno Saidou Bayo.

Poursuivant, monsieur Bayo est également revenu sur les bénéficiaires de cette cérémonies, tous décédés de mort naturelle. La démarche vise à prier pour le repos de leurs âmes. « Après cette tragédie, nous avons décidé de commémorer chaque année le 16 août par des sacrifices, des prières et la lecture du saint Coran. Nous avons rassemblé de nombreux participants pour une journée de prières, de sacrifices et de lecture du saint Coran en mémoire d’Almamy Liman Kourouma et de cinq autres amis qui nous ont quittés de façon naturelle. Il s’agit du Colonel Hamidou Diakité, Elhadj Alhassane Dem, Elhadj Amadou Oury Barry, Mamadou Djouldé Diallo et Kémoko Kairaba Diawara. Cette initiative nous permet également de partager la douleur avec leurs familles respectives. Nous avons l’intention de perpétuer cet hommage chaque année pour le repos de leurs âmes. Ce qui est encore plus douloureux, c’est qu’aucune enquête n’a été ouverte sur les circonstances de la mort d’Almamy Liman Kourouma. Moi-même, j’ai été failli être kidnappé et aurais pu être tué comme lui, mais à cette époque Dieu ne l’a pas voulu. Sinon, nous étions tous recherchés », a expliqué Thierno Saïdou Bayo.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Facebook Comments Box