Crise dans les Télécommunications guinéennes : la FESATEL sonne l’Alarme

Le secteur des télécommunications en Guinée est-il en crise ? Cette question préoccupe grandement la FESATEL (Fédération Syndicale Autonome des Télécommunications), qui vient de lancer un cri d’alarme. Malgré une déclaration publiée il y a quelques semaines, dénonçant le non-respect d’un protocole d’accord, les autorités du secteur restent sourdes aux préoccupations des travailleurs.

À travers une conférence de presse animée dans l’après-midi de ce mercredi, 23 août 2023, la FESATEL s’adresse désormais aux plus hautes autorités guinéennes, menaçant d’utiliser tous les moyens à sa disposition pour se faire entendre, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était à la rencontre.

Le secteur des télécommunications est-il en crise ? Pour la FESATEL, la réponse est incontestablement affirmative. Face à ce constat, le syndicat a décidé d’attirer l’attention, notamment des plus hautes autorités de la Guinée pour trouver des solutions. Dans le cas contraire, la FESATEL promet d’user de tous les moyens à sa disposition pour se faire entendre.

Malgré la publication d’une déclaration il y a quelques semaines pour interpeller les autorités sur le non-respect du protocole d’accord, il semble que ces appels soient restés sans réponse. Selon Mamady Kaba, président du comité de crise et chargé de la négociation et des conflits au sein de la FESATEL, les autorités continuent de faire la sourde oreille.

Mamady Kaba, président du comité de crise et chargé à la négociation et des conflits de la FESATEL

« Ce protocole engageait notamment les différentes parties au respect d’un certain nombre d’éléments. Et à ce jour, nous avons le sentiment que les autorités du secteur des télécoms ne tiennent plus leurs engagements, tels qu’établis dans le protocole d’accord signé en 2021. Depuis le 5 septembre, nous avons laissé un peu de temps pour que les choses s’arrangent au sein de ce ministère, mais nous sommes confrontés à des autorités de notre secteur qui semblent fermer la porte à la FESATEL. Ces autorités semblent penser qu’elles n’ont qu’à réclamer des redevances et des taxes aux opérateurs. Elles semblent ignorer que le syndicat a pour mission première de préserver l’emploi, de défendre les acquis et d’améliorer les conditions de vie et de travail de ses membres. À l’heure actuelle, nous n’avons plus d’interlocuteurs. Le ministre pense qu’il ne doit dialoguer qu’avec les directeurs de nos différentes sociétés, tandis que le directeur général de l’ARPT (Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications) estime n’avoir affaire qu’avec les opérateurs. Or, il est crucial de comprendre que les opérations ne se réalisent pas d’elles-mêmes. L’élément essentiel, et aujourd’hui dans une gestion participative, c’est de placer l’humain au centre. Nous attirons l’attention de l’opinion nationale, ainsi que de nos chers clients, sur le fait que notre secteur traverse une crise », a-t-il expliqué.

Il est à rappeler que le protocole d’accord (signé en 2021 entre la FESATEL, l’ARPT, le ministère des Postes et Télécommunications, ainsi que les différents opérateurs, sous l’égide de l’inspection générale du travail de l’époque) exigeait notamment l’annulation de l’arrêté ministériel numéro 457, la création d’un comité de dialogue pour aborder les problématiques du secteur, et la mise à niveau des membres de la FESATEL.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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