Face à l’embargo économique et financier qui lui a été imposé par la CEDEAO après le putsch du 26 juillet dernier, le Niger tente de développer une résilience. La junte militaire au pouvoir dans le pays explore différentes pistes pour soulager la population déjà confrontée à la flambée des prix des produits sur le marché. Elle s’emploie notamment à trouver les voies et moyens pour diversifier les corridors d’importation des marchandises. Hier (mardi), le ministre du commerce et de l’industrie, Seydou Asman, a appelé les opérateurs économiques nigériens au patriotisme et à la solidarité. Il leur a aussi demandé de « surseoir à l’augmentation injustifiée des prix des produits de première nécessité » et de rendre disponibles leurs stocks.
Déjà, le corridor Burkina Faso est largement exploité. Un impressionnant convoi de plus de 300 camions chargés de diverses marchandises en provenance de ce pays limitrophe a été accueilli cette semaine au Niger. Mais, la junte militaire du Général Abdourahamane Tchiani compte explorer autant de voies possibles pour rendre disponibles et accessibles les produits de première nécessité dans le pays. Le Cameroun, la Guinée et l’Algérie sont des options qu’elle envisage pour échapper aux effets dévastateurs des sanctions économiques et financières de la CEDEAO sur le Niger.
Cependant, en attendant que tout cela se concrétise, les putschistes du CNSP (conseil national pour la sauvegarde de la patrie) comptent sur les efforts nationaux. Et, c’est à ce titre qu’ils mobilisent et sensibilisent les opérateurs économiques du pays pour stabiliser les prix et rendre disponibles les produits sur le marché.
« Face à ses sanctions iniques de la CEDEAO, je voudrais vous demander de faire montre de plus de solidarité et de patriotisme… Pour ce faire, je vous demande de surseoir à l’augmentation injustifiée des prix des produits de première nécessité dont les premières victimes sont les consommateurs avec un pouvoir d’achat limité. Aussi, je vous demande de rendre disponible vos stocks afin de stabiliser les produits de grande consommation sur le marché. Nous avons besoin de l’ensemble du peuple nigérien pour marquer ce tournant décisif », a dit Seydou Asman, le ministre du commerce et de l’industrie, lors d’une rencontre à Niamey hier (mardi) avec les opérateurs économiques du pays.
L’un des obstacles que les autorités nigériennes doivent surmonter dans cette quête de solutions est le défi sécuritaire. Le Niger, à l’instar des autres pays de la région du sahel, est confronté à une insécurité exacerbée par les attaques djihadistes. Des attaques qui touchent à la fois les populations civiles et les forces de défense et de sécurité.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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