Crise politique au Niger : l’analyse de l’expert Algassimou Diallo

Algassimou Diallo, expert en développement

La situation au Niger est explosive. La CEDEAO et ses alliés ne parlent plus beaucoup mais de sources sûres, l’intervention militaire est prête et pourrait intervenir à tout moment. Et, pendant que les sanctions économiques de la CEDEAO et surtout de l’UEMOA pèsent lourdement sur le quotidien des Nigériens, les tensions diplomatiques prennent une ampleur grave avec à ligne de mire la France (encore elle) et certains pays africains tels que la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Bénin et le Nigeria.

Malheureusement, pour ne rien arranger à ce cocktail explosif, les attaques dites djihadistes se multiplient et font beaucoup de morts y compris dans les rangs des FDS.

Pire, depuis quelques jours, de plus en plus de supposées preuves d’un complot qui aurait été orchestré par l’ancien Président et son fils Ministre des Mines contre le régime qu’ils ont installé sortent de l’ombre. Aujourd’hui, plusieurs analystes tentent de prouver que #Bazoum aurait été victime de trahison à cause de sa détermination à lutter contre la corruption et l’accaparement des ressources publiques par un clan. Plusieurs hauts cadres de l’ancien régime étaient en maille avec la justice pour des faits présumés de détournement de fonds publics et le Président Bazoum était sur le point de lancer une nouvelle société pétrolière.

Sans oublier ce qui défraie en ce moment l’actualité internationale et qui forcément des effets sur la situation du Niger et ses voisins, à savoir la supposée disparition du patron de Wagner qui revenait juste d’une mission du Sahel.

Je ne vais pas conclure ce cri du cœur sans rappeler que plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest subissent déjà gravement les lourdes conséquences des sanctions économiques imposées au Niger. On a beau vouloir justifier ces sanctions, elles sont inhumaines et affectent d’une manière ou d’une autre toute l’économie de la Sous Région. Sans oublier qu’elles favorisent la naissance et le développement des réseaux de contrebandes qui pourraient fragiliser davantage la situation économique et surtout sécuritaire avec l’augmentation des trafics de drogue, d’armes et d’organes humains.

Que Dieu sauve le Niger et l’Afrique de l’ouest.

Par Algassimou Diallo, Expert Polyvalent en Développement

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