Coup d’Etat au Gabon : l’Union africaine « condamne » sans appeler au rétablissement du président Ali Bongo

Général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine, nouvel homme fort du Gabon et Emmanuel Macron (image d'archive)

Au pouvoir depuis 2009 au Gabon, le président Ali Bongo Ondimba a été renversé dans la nuit d’hier à aujourd’hui, mercredi 30 août 2023, par des militaires réunis au sein d’un Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Le chef de l’Etat déchu a été placé en résidence surveillée par les putschistes dirigés par le Général Brice Oligui Nguema. Ces militaires ont aussi interpellé plusieurs personnalités qu’ils accusent de « trahison » et autres.

À travers un communiqué publié cet après-midi, l’Union africaine (UA) a condamné fermement ce coup d’Etat contre un président en exercice. Elle a aussi appelé « l’armée nationale et les forces de sécurité à s’en tenir strictement à leur vocation républicaine, à garantir l’intégrité physique du président de la République, des membres de sa famille, ainsi que de ceux de son gouvernement ». Par contre, l’organisation continentale n’a pas demandé le rétablissement d’Ali Bongo dans ses fonctions de président de la République du Gabon.

« Le Président de la Commission de l’UA, SE Moussa Faki Mahamat, suit avec une grande inquiétude la situation en République gabonaise et condamne fermement la tentative de coup d’Etat au pays comme voie de solution de sa crise post-électorale actuelle. Il rappelle avec force qu’elle constitue une violation flagrante des instruments juridiques et politiques de l’Union africaine, dont la Charte africaine sur les élections, la démocratie et la gouvernance. Il appelle l’armée nationale et les forces de sécurité à s’en tenir strictement à leur vocation républicaine, à garantir l’intégrité physique du président de la République, les membres de sa famille ainsi que de ceux de son gouvernement. Le Président de la Commission encourage tous les acteurs politiques, civils et militaires du Gabon à privilégier les voies politiques pacifiques conduisant au retour rapide à l’ordre constitutionnel démocratique au pays », lit-on dans ce communiqué de l’Union africaine.

Un peu plus tôt dans la journée, le président Ali Bongo avait lancé un ‘’cri de détresse’’ dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Le désormais ex chef de l’Etat gabonais a appelé ses amis à travers le monde à « faire du bruit » pour le soutenir.

« Je voudrais lancer un message à tous nos amis à travers le monde pour leur dire de faire du bruit, car des personnes m’ont arrêté. Ma famille, mon fils est quelque part, ma femme est ailleurs. Je suis placé en résidence surveillée. J’appelle à faire du bruit », a-t-il dit entre autres dans sa vidéo.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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