Kindia : bras de fer entre la société CRBC TP et la délégation spéciale de Linsan autour de 30 millions GNF

Rien ne va plus entre la société chinoise CRBC TP et la délégation spéciale de Linsan. Cette société, qui a exécuté les travaux de construction de la route nationale Kindia-Mamou, réclame des résidus et des roches éparpillées çà et là que la délégation spéciale a vendus pour faire face à certains de ses besoins. Alors que les chinois insistent, le porte-parole de la délégation spéciale de Kindia, Elhadj Kabinet Kaké exprime son mécontentement face à la dégradation de l’environnement que ces travaux ont entraîné, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Selon Elhadj Kabinet Kaké, porte-parole de la délégation spéciale de Linsan, les chinois n’ont jamais rien apporté de positif à la communauté. Au contraire, ils n’ont fait que dégrader l’environnement.

Elhadj Kabinet Kaké, porte-parole de la délégation spéciale de Linsan

« Les chinois, nous ne saluons pas leur cohabitation parce que depuis qu’ils sont venus, Linsan n’a bénéficié de rien, sauf du malheur. La route qui est faite ici a d’abord contourné la ville. L’unique accès pour rejoindre la route vers la ville est un lieu très dangereux. Il faut remonter une côte pour rejoindre la ville. Nous avons tout fait pour qu’ils fassent du remblai sur cette partie, on a plaidé, mais en vain ! Nous sommes allés voir monsieur le préfet. Il y a 3 ans que nous nous battons pour ça. Mais il n’y a pas eu de suite. Ils n’ont pas accepté. Six personnes sont mortes ici à cause de ça. Cela nous fait mal. Ils ont fait des grands trous au bord de la route nationale en prenant de la latérite. L’année dernière, il y a un de nos vacanciers qui a perdu la vie sur le lieu où des eaux ont stagné. Les enfants ont érigé là-bas une piscine sauvage. La victime, ne connaissant pas le lieu, s’est noyée là-bas. Ensuite, il y a un grand trou qui fait à peu près 80m de longueur et de 50 mètres de profondeur qu’ils ont laissé à côté du pont, sur le fleuve Konkouré, en allant vers Mamou, situé à 6 m de la nationale. Quand il y a un dérapage c’est de la catastrophe. Donc, notre environnement est complètement dégradé suite à ces travaux de ces chinois qui ne suivent que leur intérêt au détriment de la population. Nous avons tout fait pour qu’ils puissent boucher les trous, impossible. La cohabitation avec les chinois est regrettable pour nous », dénonce Elhadj Kabinet Kaké.

Le malentendu est né de la vente par la commune urbaine des résidus de matériaux exploités pour la construction de la route nationale. « Les chinois ont laissé des roches et des résidus un peu partout. Par après, une société a quitté Conakry pour demander ces roches. La Commune les a déjà vendus à 30 millions de francs guinéens pour le financement de la construction de trois salles de classe pour le lycée de Linsan. Lorsqu’ils ont constaté qu’on a vendu ces blocs de roches, ils sont allés voir le sous-préfet pour se plaindre. On a été convié chez le sous-préfet. Quand nous sommes arrivés au bureau, ils ont expliqué cette affaire de roches. Mais on leur a demandé comment est-ce qu’ils peuvent nous interpeller à cause de ces roches. Nous leur avons demandé de nous aider à avoir du ciment. Impossible. Ils avaient plus de 200 chargements de sable devant nos portes. On leur a demandé de nous offrir 5 chargements pour continuer notre chantier. Ils ont du granite dans notre zone ici. La route a été effectuée de Kindia jusqu’à près Mamou. Le granite qui a été utilisé pour le bitumage est venu de chez nous ici. Ils le vendent aux gens à 7 millions GNF le chargement. Nous sommes venus pour qu’ils nous aident à avoir 2 chargements pour la construction du lycée, ils ont refusé. On leur a rappelé ça. On leur a dit que ce n’était pas une bonne cohabitation. C’est ce que nous avons comme malheur avec les chinois. Les roches que nous avons vendues sont venues de nos montagnes. Ils les ont abandonnées depuis le début du chantier. Il y a plus de 4 ans de cela. Ils les ont éparpillées partout sur les domaines et parcelles de nos citoyens en plein centre-ville même. Les maisons sont entourées de ces blocs de roches. Nous sommes dans ces difficultés-là. On a tout fait pour qu’ils enlèvent les résidus. Ils disent non ! Quand maintenant nous avons eu la chance d’avoir quelqu’un qui a besoin de ces pierres et roches ; les chinois sont venus les réclamer en disant que cela leur appartient. C’est regrettable », a déploré Elhadj Kabinet Kaké, porte-parole de la délégation spéciale de Linsan.

De retour de Linsan, Amadou Bailo Batouala Diallo pour Guineematin.com

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