Comme annoncé précédemment, Lamine Waraba Sacko a comparu ce jeudi, 12 octobre 2023, devant le tribunal correctionnel de Mafanco. Ce jeune militant du RPG arc-en-ciel était poursuivi pour « outrage au chef de l’Etat ». Mais, à la barre, il a réfuté ces accusations articulées contre lui. Et, au terme des débats, le tribunal l’a renvoyé des fins de la poursuite pour délit non constitué, a constaté Guineematin.com à travers une de ses équipes de reportage.
Lamine Waraba Sacko a été interpellé hier (mercredi) à Nongo, dans la commune de Ratoma. Et, ce jeudi, il a été déféré au tribunal de première instance de Mafanco pour y être jugé pour « outrage au chef de l’Etat ». Mais, à la barre, il a plaidé non coupable des faits mis à sa charge. Ses avocats ont même demandé au tribunal de refuser d’examiner au fond ce dossier dénué de toute infraction.
Cependant cette prétention des avocats de la défense a suscité un débat houleux entre les parties au procès. Le ministère public a dit être ahuri et abasourdi.
« Les raisonnements des avocats sont des raisonnements débrayés. C’est l’expression de la peur de ne pas aborder les débats », a martelé le procureur Kanfory Ibrahima Camara.
Après un long moment de débat autour de cette question entre la défense et le parquet, le tribunal a ordonné l’ouverture des débats. Et, Lamine Waraba Sacko a entamé sa déposition.
« Je n’ai pas prononcé le nom du colonel Mamadi Doumbouya, je n’ai pas parlé du président de la transition. Je n’ai tenu aucun propos offensant le président de la transition… Je discutais avec un ami qui est du PEDN sur le bilan du régime d’Alpha Condé. C’est dans ce contexte que je lui ai dit qu’actuellement l’objectif des leaders politiques, ce n’est pas pour l’intérêt du pays, mais plutôt pour leur intérêt… C’est dans cette discussion avec mon ami que quelqu’un m’a enregistré. Mais, dans la discussion, quand j’ai dit président, je parlais du président Alpha Condé. Je ne parlais pas de quelqu’un d’autre », a déclaré Lamine Waraba Sacko.
Cette déposition du prévenu a été corroborée par le ministère public dans ses réquisitions. Le procureur Kanfory Ibrahima Camara a d’ailleurs demandé au tribunal de renvoyer Lamine Waraba Sacko des fins de la poursuite.
« Tout au long de ses propos enregistrés, Lamine Sacko dit Waraba n’a pas prononcé le nom du président de la transition. Il n’a prononcé aucun propos offensant à l’endroit du président de la République. Le procureur requiert de ne pas retenir Lamine Sacko dit Waraba dans les liens de la prévention. Je vous demande de le renvoyer des fins de la poursuite », a-t-il requis.
Abondant dans le même sens, le collège d’avocats (Me Mohamed Sidiki Berété, Me Salifou Beavogui et Me Adam Salomon) de Lamine Waraba Sacko a plaidé non coupable et a demandé au tribunal de suivre les réquisitions du procureur qui est l’empereur des poursuites.
Finalement, le tribunal a déclaré Lamine Waraba Sacko non coupable et l’a été renvoyé des fins de la poursuite pour délit non constitué.
Saïdou Hady et Ismael Diallo pour Guineematin.com
