Conakry : des journalistes à l’école de la lutte contre la désinformation et les discours de haine

L’organisation National Democratic Institute (NDI) et la Fondation internationale des systèmes électoraux (IFES), en collaboration avec l’Agence américaine pour le développement international (USAID), a lancé ce jeudi 16 novembre 2023, l’atelier de formation sur la désinformation et les discours de haine. Un projet qui s’inscrit dans le cadre de l’appui à la transition et aux processus électoraux en Guinée. Les bénéficiaires de cet atelier sont les professionnels de l’information, notamment les journalistes et les blogueurs, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ramda Farhat, Directrice du National Democratic Institute (NDI)

Dans son discours, la directrice du National Democratic Institute (NDI), a apporté des précisions sur l’enjeu de la formation. « Chers journalistes, représentants du Ministre, et bien sûr mes chers consultants, comme vous le savez, le NDI, présent en Guinée depuis de nombreuses années, a toujours accompagné les processus électoraux depuis 2010. Depuis l’année dernière, le NDI parraine tout programme qui soutient la transition en Guinée. Je me tiens devant vous, non pas seulement en tant que directrice de National Democratic Institute, mais en ayant pris conscience de l’importance de la transparence et de la démocratie. En effet, nous sommes réunis aujourd’hui pour nous embarquer dans un voyage d’une importance cruciale. Un atelier sur le problème omniprésent de la désinformation.  Au cours des trois prochains jours, comme indiqué déjà dans l’agenda, nous allons plonger au cœur du journalisme responsable, de la compréhension du rôle du journaliste au sein de la société et en démocratie. Nos sessions sont consacrées et conçues pour vous doter de connaissances et des outils essentiels à l’ère numérique. Chacun d’entre vous ici joue un rôle crucial. Que vous soyez journaliste expérimenté, fonctionnaire de médias, un expert en droit de médias ou défenseur-actionnaire de la démocratie, nos contributions sont essentielles pour façonner une société bien informée et critique. En Guinée, où les œuvres de la démocratie sont en cours de consolidation, l’impact de la désinformation peut être fatal. Elle peut influencer l’opinion publique, déformer les processus démocratiques, éliminer la confiance en nos institutions. Par conséquent, cet atelier est nécessaire. Mesdames et messieurs, chers participants, vous apprendrez une expérience pratique, avec des outils pour la vérification des faits, des images, des cas et plus encore. Nous analyserons des études, scénarios pertinents pour notre contexte inné… Avant de commencer cet atelier, unissons-nous dans l’engagement, la responsabilité et le professionnalisme », a déclaré Ramda Farhat.

Ce projet, financé par l’Agence américaine pour le développement international (USAID), est exécuté dans une parfaite collaboration entre le NDI et la Fondation internationale des systèmes électoraux (IFES). C’est ce qu’a indiqué Sylla Mountagha, représentant d’IFES.

Sylla Mountaga, représentant d’IFES

« J’adresse ce mot pour dire combien de fois nous sommes honorés d’avoir la possibilité de travailler avec le peuple de Guinée sous le financement de l’USAID dans le cadre de ce projet, qui est partagé par IFES et NDI. Nous avons des objectifs communs dans le cadre de ce projet, à la fois sur la thématique des réformes et aussi sur la mobilisation citoyenne. C’est concernant cette dernière que nous avons la chance de travailler sur la thématique de la désinformation. Nous avons la possibilité aujourd’hui de pouvoir mettre à disposition des stratégies de gestion de la crise de désinformation. Nous allons aussi élaborer dans le même contexte un document qui est le manuel sur la désinformation, qui sera déversé dans les outils de cette formation. Tout ça, pour vous dire que le NDI et nous IFES, nos interventions sont très complémentaires. D’un côté, le volet institutionnel qui est assuré par nous et le volet avec les organes de presse et journalistes, c’est ce que fait aujourd’hui le NDI. Tout ce qui est recherché derrière cela, c’est d’informer. Car un journaliste non informé est un danger ambulant », a martelé Sylla Mountagha représentant d’IFES à cet atelier.

Abdoulaye Djibril Diallo

Pour sa part, Abdoulaye Djibril Diallo, représentant de la ministre de l’Information et de la Communication à cette cérémonie, a dit être conscient de l’enjeu de cette formation pour les journalistes. « Au Ministère de l’Information et de la Communication, nous sommes conscients que la désinformation, la rumeur s’arrêtent dès que les journalistes prennent la parole. Cela veut dire que le journaliste, pour mener à bien son travail, a besoin d’outils. Cet outil s’appelle la formation. Si vous n’êtes pas formés, vous ne pouvez pas porter la communication. Vous serez simplement un vecteur de désinformation et cela contraste avec la mission du journaliste. C’est pourquoi le département accompagne les médias dans les renforcements de capacités pour que désormais, les journalistes obtiennent tous les outils pour qu’ils réussissent demain à contrer la désinformation, qui est devenue un enjeu majeur dans la vie des sociétés. Et pour cette raison, nous invitons les journalistes à s’armer de courage, à ne pas s’abreuver à la rumeur, mais plutôt de se remettre en cause et de renforcer ses capacités. Au niveau du Ministère de l’Information et de la Communication, nous partageons tout idéal qui voudrait que le journaliste soit un avant-gardiste de la démocratie et de l’État de droit », a laissé entendre Abdoulaye Djibril Diallo.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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