Comme annoncé précédemment, le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit ce mardi, 28 novembre 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la cour d’appel de Conakry). Et, c’est toujours le Général Oumar Sanoh, ex chef d’état-major général des armées, qui à la barre. Cet officier militaire est entendu dans cette affaire en qualité de « témoin ». Il répond actuellement aux questions des avocats de la partie civile.
Des avocats qui, tout comme leurs confrères de la défense, s’emploient à lui coller à la peau une part de responsabilité dans le massacre du 28 septembre 2009. Un massacre qui a fait, selon l’ONU, plus de 157 morts. Un chiffre que Me Elhadj Amadou Oury Diallo, un des avocats de la partie civile, vient de balayer en annonçant plus de 1000 morts.
Selon cet avocat, ces morts ont été transportés comme « des fagots de bois » dans des camions militaires. Des camions qui avaient été sortis du Camp Samory Touré sur ordre du Général Oumar Sanoh.
« Techniquement, est-ce que vous savez que cette question de ramassage de corps relève de la compétence de la police et de la gendarmerie, sur ordre du procureur ? C’est une responsable de la Croix rouge qui vous a appelé pour ce ramassage des corps. Mais, selon vous, est-ce que les camions militaires étaient appropriés pour recevoir des corps humains qui attendent une autopsie ? Est-ce vous savez que les corps ont été chargés comme des fagots de bois, les uns sur les autres ? Mon Général, est-ce que vous savez qu’il y a eu en tout plus de 1000 morts ? Est-ce que vous savez que sur les quatre camions que vous avez reconnus ici chaque camion a embarqué 200 à 250 corps, avant de laisser le reste à la Croix rouge ? » a lancé Me Elhadj Amadou Oury Diallo, tout en citant des témoins.
Visiblement agacé d’entendre toutes ces questions, le Général Oumar Sanoh a dit avoir simplement satisfait la demande d’une responsable de la Croix rouge. Il a aussi dit que c’est à l’audience ici, avec cet avocat, qu’il apprend ce chiffre de 1000 morts.
« Maître, la dame (une responsable de la Croix rouge) m’a appelé et m’a demandé les véhicules. Elle dit qu’il y a des Guinéens qui sont blessés, mais elle n’a pas les moyens. Ils ont fouillé dans les hôpitaux, il n’y en a pas. Elle a demandé si elle peut avoir des véhicules avec moi… Donc, moi j’ai donné les camions pour satisfaire à la demande qui m’a été faite », a rétorqué le Général Oumar Sanoh.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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