Souleymane Traoré (ex-DG du FER) à la barre de la CRIEF : « l’État n’a subi aucun préjudice du fait de ma gestion »

Souleymane Traoré, ex-Directeur Général du FER (Fonds d'entretien routier)

« J’ai été conseiller fiscal de la société minière Bellzone, qui m’a fait un virement de cent mille dollars à ECOBANK. J’avais des activités agricoles, notamment des locations de tracteurs, des moissonneuses batteuses et que moi-même je faisais l’agriculture que je commercialisais. Tous ces revenus étaient indépendants des revenus que j’avais en tant que directeur général du FER. Mais aussi, dans mes fonctions, en tant que président (pendant deux ans) de l’Association des fonds routiers africains, je faisais énormément de missions dans presque tous les pays d’Afrique où il y avait des fonds d’entretien routiers et qui sont souvent en conflit avec les gouvernements qui veulent supprimer l’autonomie et qu’à ce titre, j’avais non seulement les frais de missions, mais aussi qu’il m’arrivait d’avoir des donations dans toutes ces missions-là. Mes frais dans ces différents pays étaient complètement pris en charge par les gouvernements… »

C’est une nouvelle procédure qui commence ce mardi, 05 décembre 2023, pour l’ancien Directeur Général du Fonds d’entretien routier devant la chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et financières. Et face à cette juridiction de second degré, Souleymane Traoré a réitéré qu’il n’est pas coupable des accusations de « détournement de deniers publics, enrichissement illicite, de corruption, blanchiment de capitaux et surfacturation » portées contre lui. L’ex DG du FER a juré que l’État n’a pas subi de préjudice à cause de sa gestion, rapportent les journalistes de Guineematin.com qui suivent actuellement ce procès à la CRIEF.

« Pour moi, l’État n’a subi aucun préjudice du fait de ma gestion. Sous le temps que j’ai fait au FER, aucune institution je pense de la République n’a été soumise à des contrôles permanents comme le FER. Contrôle de l’inspection général des finances, le commissaire au compte qui annuellement vérifie tous les comptes, il n’y a à ce jour aucun détournement établi au niveau du FER. Contrairement à ce qu’on peut faire croire à l’opinion, je n’ai pas commencé ma vie avec la direction du FER. J’ai travaillé plus de 20 ans avant, je me suis fait des revenus. C’est pour toutes ces raisons que je considère que je ne suis pas coupable de ces faits et que l’État n’a subi aucun préjudice du fait de ma gestion », a réaffirmé Souleymane Traoré, avant de détailler les sources de ses revenus.

« J’ai travaillé 14 ans comme conseiller juridique d’abord, puis directeur des affaires juridiques et de recouvrement pour l’une des principales banques du pays. A ce titre là, j’avais non seulement mon salaire, mais j’avais aussi un intéressement sur tous les recouvrements qui étaient faits au niveau de la banque. J’ai expliqué aussi ici, que parallèlement, j’avais des consultations que je continuais à faire pour certains clients qui viennent me consulter parce que j’étais une porte d’entrée au niveau de mon intéressement bancaire. J’ai par exemple dirigé les études juridiques, de l’étude commanditée par la BAD (Banque africaine de développement) sur le système financier guinéen. Une étude qui se trouve à la banque centrale avec un cabinet canadien. J’ai expliqué ici que, pour la société minière Bellzone, j’ai été conseiller fiscal, que j’ai reçu un virement de 100 000 dollars à ECOBANK. J’ai expliqué que j’avais des activités agricoles, notamment des locations de tracteurs, des moissonneuses batteuses et que moi-même je faisais l’agriculture que je commercialisais. Tous ces revenus-là étaient indépendants des revenus que j’avais en tant que directeur général du FER. Mais aussi, dans mes fonctions, en tant que président pendant deux ans, de l’Association des fonds routiers africains, je faisais énormément de missions dans presque tous les pays d’Afrique où il y avait des fonds d’entretien routiers et qui sont souvent en conflit avec les gouvernements qui veulent supprimer l’autonomie et qu’à ce titre, j’avais non seulement les frais de missions, mais aussi qu’il m’arrivait d’avoir des donations dans toutes ces missions-là. Mes frais dans ces différents pays étaient complètement pris en charge par les gouvernements en présence », a-t-il expliqué.

Pour rappel, Souleymane Traoré comparaît devant la chambre des appels après que l’agent judiciaire de l’État à travers ses avocats ait révélé appel suite à sa condamnation pour corruption d’agents publics, blanchiment de capitaux et d’enrichissement illicite par la Chambre de jugement à 18 mois d’emprisonnement dont 11 assortis de sursis et au paiement d’un milliard de francs guinéens d’amende. Ainsi qu’à la confiscation de plusieurs montants versés dans des comptes bancaires.

De la CRIEF, Mamadou Yahya Petel Diallo et Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com 

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