15 ans de prison requis contre un enseignant qui reconnait avoir violé 5 écolières (primaire) pendant la kermesse : « elles ne criaient pas… »

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Enseignant de profession, Mohamed Bangoura risque 15 ans d’emprisonnement dans une affaire de viol sur 5 filles mineures. Telles sont les réquisitions du procureur de la République près le tribunal de première de Mafanco contre cet accusé qui révulse le parquet. A la barre pour l’audience hier, mercredi 6 décembre 2023, Mohamed Bangoura a reconnu avoir eu des relations sexuelles avec 5 écolières avant de demander pardon. Sur les 5 victimes, c’est une seule qui a décidé de porter plainte dans cette affaire, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Avant l’entame des débats, le tribunal par la voix du juge Mohamed Sangaré a signalé le désistement des parents de 4 filles sur les 5 concernées par cette affaire.

Appelé à la barre, l’accusé Mohamed Bangoura, enseignant au primaire, reconnaît les faits qui lui sont reprochés. « Je reconnais les faits. Cela s’est passé pendant le mois d’avril, au moment de la kermesse. Elles étaient au nombre de 5 filles. Au moment des faits, elles ne criaient pas, elles étaient consentantes. Cela ne s’est pas passé en un seul jour. C’est au cours de la semaine. Je signale aussi que j’avais senti en moi une maladie et je l’ai même expliqué à mon grand frère. C’est la première fois que je fais ce genre de choses et je demande pardon », a-t-il déclaré.

Dans ses réquisitions, le ministère public représenté par le procureur Kanfory Ibrahima Camara, n’est pas allé du dos de la cuillère, en fustigeant le comportement de certains enseignants dans les écoles. Ensuite, il a requis la condamnation de Mohamed Bangoura à 15 ans de prison ferme. « C’est bouleversant d’avoir devant vous un enseignant qui a commis de multiples viols. Ces cas ont été découverts par le public. Il y a d’autres qui sont restés sur silence… Mr Bangoura, se disant enseignant, a reconnu ici être auteur de viols commis sur la demoiselle KB, élève de sa classe… Aussi, il a déclaré qu’il est enseignant de la classe de 3ème année. Son mode opératoire, il attendait que les camarades rentrent pour faire retarder l’une d’entre elles afin de satisfaire son besoin sexuel. Les filles sont immatures, elles ne connaissent rien. Il les approchait en les faisant rentrer en classe… Ce mode opératoire qu’il a tant utilisé sur bon nombre de filles de sa classe a fini par échouer. Le viol est considéré comme une pratique ignoble. C’est pourquoi certains parents n’ont pas eu le courage de venir porter plainte, parce qu’ils ne veulent pas que leurs filles soient stigmatisés, cela restera ineffaçable sur ces filles parce qu’à chaque fois, ils vont se le rappeler… Être enseignant, c’est une responsabilité, il doit façonner les futurs cadres et Mr Bangoura n’a pas joué son rôle au principe traditionnel et religieux. Je me demande qui sera la prochaine victime… On a peur d’envoyer nos filles à l’école. Les femmes sont victimes de ses agissements ignobles… Nous devons agir à l’unissons pour mettre fin à ses mauvaises pratiques…ça décourage les parents d’envoyer les filles à l’école. Quand le viol se commet à l’école, ça dépasse l’entendement. Certains enseignants font saigner la société, ce n’est pas la première fois ni la dernière qu’on traduit un enseignant devant le tribunal. Vous retiendrez dans les liens de culpabilité Monsieur Bangoura des faits de viol et ferez application des dispositions 268 alinéa 2 du code pénal et vous le condamnerez à 15 ans de prison, à la réclusion criminelle », a martelé le procureur.

Face à ce réquisitoire, l’avocat de la défense, maître Moriah Wendou, plaide coupable en demandant pardon pour son client. « Je vais attirer votre attention sur certains points… les suppositions ne doivent pas prendre le dessus sur la décision du tribunal. Ensuite, le parquet sollicite 15 ans de prison à mon client. Depuis l’enquête préliminaire, il n’a pas nié les faits. Ce sont des circonstances qui doivent être en sa faveur. Je lui ai demandé son état d’âme, il a dit qu’il assume consciencieusement. Il a dit que ce qu’il a commis ne se fait pas. Nous reconnaissons les faits et nous demandons pardon… Et c’est pourquoi nous demandons l’application de l’article 116 parce qu’il n’a pas fatigué la procédure », a plaidé l’avocat.

Le tribunal a mis le dossier en délibéré pour décision être rendue le 14 décembre 2023.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél : 624 693 333

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