Affaire de vendeurs de médicaments à la CRIEF: 3 ans de prison requis contre eux

Cour de répression des infractions et financières

Jugés à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) pour des faits « d’atteinte à la santé publique, usurpation de fonction, exercice illégal de la profession de pharmacien et complicité », les 10 vendeurs de produits pharmaceutiques arrêtés au grand marché Madina risquent gros. Au cours de l’audience de ce jeudi, 14 décembre 2023, le ministère public a requis 3 ans d’emprisonnement contre eux. Mais leurs avocats ont plaidé pour de larges circonstances atténuantes, rapporte Guineematin.com à travers son reporter dépêché sur place.

Tout naturellement ce sont les conseils de la partie civile qui ont plaidé les premiers dans cette affaire. Face aux faits estimés graves pour lesquels ces marchands sont jugés et qu’ils ont fini par reconnaître, Me Faya Gabriel Kamano, avocat de la partie civile (agent judiciaire de l’État), dit espérer que le parquet requiert une lourde sanction contre eux.

« Si certains d’entre eux de bonne foi ont reconnu les faits à l’enquête préliminaire, à la barre aussi sans pourtant que cela ne donne lieu à beaucoup de débats. Cependant, d’autres (…) bien qu’ayant reconnu les faits à l’enquête préliminaire, devant le procureur, ont tenté de les nier à cette barre. Il a fallu un interrogatoire minutieux, intelligent pour qu’ils finissent par reconnaître les faits. Nous espérons que la main du procureur sera lourde pour que nous soyons en bonne santé », a-t-il souhaité, demandant que chacun d’eux paie 3 milliards de francs guinéens à titre de dommages et intérêts à l’État. En outre, qu’il leur soit interdit d’accéder au marché Madina où ils travaillaient.

Son collègue, Me Bernard Sâa Dissi Millimono, est allé dans le même sens tout en indiquant espérer que la décision de la Cour permette de rétablir l’État dans ses droits.

Convaincu de leur culpabilité, le ministère public représenté par Moustapha Mariama Diallo a requis qu’ils soient condamnés à 3 ans de prison et au paiement de 25 millions de francs guinéens d’amende chacun.

« Ils ont usurpé la fonction de pharmacien pour vendre des produits pharmaceutiques. Ils ne remplissent aucune condition pour exercer la profession de pharmacien. Nous estimons que ces faits sont établis à leur égard », a-t-il soutenu. Il a par ailleurs demandé à la Cour d’ordonner la confiscation et l’incinération des produits et matériels saisis.

Pour sa part, Me Salifou Beavogui, avocat de la défense a plaidé coupable étant donné que son client Oumar Bobo Baldé avait reconnu les faits. Tout en rappelant que ce dernier a une nombreuse famille derrière lui, l’avocat a sollicité la clémence de la Cour. Mais que si elle décide de passer outre en le condamnant, qu’elle le dispense de la peine car il est malade, selon lui.

« Le parquet a été obligé de sortir un char de combat contre une mouche. Tous ou presque ont des enfants à leur charge. Pendant le temps qu’ils sont privés de liberté, qui s’occupe de ces enfants? Ne suivez pas le parquet », a-t-il demandé à la Cour. Il l’invite à renvoyer 4 des prévenus des fin de la poursuite « parce qu’ils ne sont pas vendeurs de médicaments ».

Enfin, la Cour a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le jeudi 28 décembre 2023.

Depuis la CRIEF, Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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