Guinée : Moussa Doré du Collectif des professionnels de l’éducation (CPE) satisfait des acquis de l’année 2023

Moussa Doré, président du Collectif des Professionnels de l'Éducation (CPE)

L’année 2023 s’achève sur une note de satisfaction des responsables du Collectif des Professionnels de l’Éducation (CPE). Cette structure s’est battue contre vents et marrées pour l’atteinte de ses objectifs dans le cadre de la prise en charge des enseignants contractuels, frappés par de nombreux mois de salaires impayés. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce vendredi, 29 décembre, le président du CPE, Moussa Doré, affirme qu’il y a eu des avancées dans le secteur de l’éducation courant 2023.

« Il y a eu moins de problèmes cette année qu’avant. Vous savez, dans le passé, l’année scolaire débutait avec beaucoup de crises dans les écoles », dit d’entrée notre interlocuteur.

Par ailleurs, Moussa Doré est revenu sur certaines actions à mettre à l’actif des responsables du système éducatif. « La particularité de cette année 2023, avec la liste des candidatures qu’on est en train de faire aujourd’hui, c’est numérisé. C’est-à-dire, tous les candidats qui doivent participer au baccalauréat et au BEPC, c’est la saisie numérique. Cela permet d’éviter la fraude au niveau des écoles. La seconde chose, c’est que beaucoup d’écoles ont été rénovées à Conakry tout comme à l’intérieur du pays. Certes, des enseignants de l’an dernier ont fait 9 mois sans salaires ; et après, ils ont été payés 3 mois. Mais par après, on a trouvé un accord avec le Gouvernement pour l’engagement des contractuels à la fonction publique. Donc, au-delà de la souffrance que nos camarades ont connue, voilà l’aspect positif, et aujourd’hui, la machine a été déclenchée, la mission a sillonnée à l’intérieur du pays pour identifier les contractuels. A date, le travail est bouclé », a indiqué monsieur Doré.

Cependant, cette opération d’enrôlement des enseignants contractuels communaux a connu des couacs, précise notre interlocuteur. « À côté de tout ce travail, aujourd’hui nous avons quelques collègues à l’intérieur du pays, pendant qu’on a fait l’identification, ils n’ont pas été identifiés. C’est le cas de Dinguiraye, Dabola et Télimélé. Mais, le département de l’Éducation a adressé une note de service à toutes les structures déconcentrées de l’éducation afin de remonter la liste des omis, aussi la liste des nouveaux contractuels qui ont occupé les classes cette année, pour joindre avec la liste générale, afin de finir définitivement avec cette histoire des contractuels », a-t-il indiqué le président du Collectif des Professionnels de l’Education.

Pour cette l’année 2024 qui pointe à l’horizon, Moussa Doré vise haut dans la lutte pour l’amélioration de la qualité de l’éducation, en passant par la formation pédagogique et surtout l’amélioration des conditions de vies des enseignants. « Les grands défis pour une amélioration de l’éducation guinéenne, c’est la formation pédagogique. En réalité, qui parle d’enseignant, c’est qu’il est formé. En Guinée, quand on sait parler la langue de Molière, on peut directement enseigner en classe ; et pourtant, ce n’est pas comme ça. Pour enseigner, il faut être psychopédagogue à l’élémentaire ; au secondaire, il faut être psychologue, ensuite didacticien. Donc, il faut connaître les différentes pédagogies. Aujourd’hui, il n’y a pas 40% qui ont une formation pédagogique. Ce qui fait que chaque année, on accuse nos enfants pour dire qu’ils n’ont pas le niveau ; mais en réalité, ceux qui transmettent le savoir ne peuvent pas le faire parfois, et là, ça devient un problème. Il faut aussi aller vers la construction et la rénovation des écoles. J’étais tout récemment à Labé, j’ai fait Koubia et Mali, les écoles dans les contrées, ce n’est pas la peine. Des écoles hangars au 21ème siècle, qui sont côtoyées par des singes. Il faut reconstruire nos écoles et mettre l’accent sur la formation. Même si on engage tous les contractuels, on aura un besoin d’enseignants. Pour pallier le besoin d’enseignants en Guinée, c’est de restaurer le statut particulier des écoles de formation des formateurs. L’ISSEG est là et qui forme des enseignants chaque année, qui sortent, aptes à enseigner. Les ENI sont là aussi. Pourquoi ne pas restaurer ces statuts particuliers pour que ceux qui sortent de ces écoles soient directement affectés dans les écoles guinéennes et assignés. Comme ça, on ne parlera plus de besoin d’enseignants. Par le passé, au temps de feu Lansana Conté, quand vous sortez, vous êtes envoyés pour faire 6 mois de stages. Après, vous êtes automatiquement engagés. Puisqu’on ne veut pas régler la crise, il faut toujours en augmenter. Le ministre Guillaume Hawing doit se focaliser sur la formation des enseignants et l’amélioration de leurs conditions de vie. Ensuite, la construction des écoles, conseille-t-il.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

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