Affaire Sékou Jamal Pendessa au tribunal de Dixinn : « c’est un prisonnier d’opinion » (avocat)

Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du SPPG

Comme annoncé précédemment, le procès du journaliste Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse en Guinée, s’est ouvert ce mardi 20 février 2024 au tribunal de première instance de Dixinn. Le journaliste a plaidé non coupable des faits de « participation à une réunion publique non autorisée par les autorités administratives compétence, participation délictueuse à un attroupement non armé, atteinte et menace de porter atteinte à l’ordre public, à la sécurité publique, à l’intégrité et à la dignité des individus par le biais d’un système informatique et de complicité par instigation de ces faits dont d’autres en sont les acteurs principaux » qui lui sont reprochés. Et, ses avocats estiment que les poursuites engagées contre lui ne sont pas fondées, alors ils le considèrent comme un prisonnier politique, rapporte l’équipe de Guineematin.com qui suit l’audience.

Après qu’il ait rejeté en bloc les accusations portées à son encontre, ce fut autour du procureur, Biwon Millimouno de prendre la parole pour expliquer que le présent procès est comme tous les autres et qu’il sera juste.  « Ce procès est un procès ordinaire. Un procès comme tous les autres. Et à Sékou Jamal Pendessa, il est guinéen comme tous les autres. Et il est présumé innocent. Et ce procès, sera un procès juste et équitable » annonce le procureur », a-t-il dit.

Mais aussitôt, les avocats de la défense ont réagi par rapport à cette observation du procureur.

« C’est ‘un prisonnier d’opinion, c’est tout.  Vous nous parlez de procès juste et équitable.  Quel procès équitable vous voulez nous dire.Il ne sait même pas les faits pour lesquels il est renvoyé ici », a rétorqué Me Salifou Beavogui.

Ensuite, le procureur lui demande les raisons de la manifestation organisée le 18 décembre dernier après quoi le syndicaliste a été arrêté.  « Je suis syndicat des pauvres journalistes.  Ils m’ont élu pour défendre leur cause. Nous défendons la liberté de la presse lorsqu’elle est atteinte,  lorsqu’elle est menacée. C’est dans ce cadre qu’on a appelé à manifester contre le brouillage des ondes, contre la restriction imposée aux réseaux sociaux qui impacte les médias. Nous avons mené toutes les démarches au niveau du ministère de la Justice et aux autorités de régulation des postes et télécommunications… Au niveau de FIM Fm  50 employés ont été réduits au chômage, à Evasion, la moitié du personnel  a été réduit au chômage. Tout ça,  les employés de médias m’interpelle. Donc, nous étions dans l’obligation de faire des manifestations en respectant les règles, en adressant des courriers au niveau des mairies parce qu’ils m’ont élu pour défendre la cause des pauvres journalistes… », a entre autre expliqué Sékou Jamal Pendessa.

Poursuivant ses questions, le procureur lui demande : « Est-ce que vous reconnaissez cette publication où vous appelez à un déferlement humain sur Conakry? Est-ce que vous avez accordez des interviews à Guineematin.com ? ». « Je ne réponds pas à cette question. Sachez que je suis pacifiste. On m’a arrêté de façon arbitraire sans mandat, ni convocation. La journée du 18 décembre, il n’y a pas eu de manifestation.  Les journalistes ont été assiégés. Notre maison sacrée a été bouclée. 9 journalistes ont été interpellés, heureusement un non-lieu a été prononcé » a-t-il rappelé.

Ainsi la parole est revenue aux conseils de la défense pour poser des questions. Le collège d’avocat constitué de maître Salifou Béavogui, Faya Gabriel Kamano,  Thierno Souleymane Baldé, Alseny Aïssata Diallo, a estimé que c’est un dossier vide. Aucun parmi eux, n’a voulu poser une question. « On n’a pas de questions à lui poser. C’est un dossier vide. Passons aux réquisitions et plaidoiries », a lancé maître Salifou Béavogui.

Après cette réponse des avocats de la défense, l’audience a été suspendue pour quelques minutes. Pour le moment, 12 heures 15 l’audience est suspendue.

Saïdou Hady Diallo et Mohamed Lamine  Touré pour Guineematin.com  

Tel :620 589 527/664 413 227

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