Grève générale et illimitée à partir du lundi en Guinée : le syndicat des banques se mobilise après la condamnation de Pendessa

Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du SPPG

Le bras de fer est inévitable entre le mouvement syndical guinéen et les autorités de la transition, surtout après la condamnation de Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire général du SPPG, par le tribunal de première instance de Dixinn. Le mouvement syndical fait de la libération de ce journaliste et leader syndical un « préalable » à toute négociation avec les autorités sur les cinq points inscrits dans sa plateforme prédicative. Et pour obtenir gain de cause, le mouvement syndical prévoit de déclencher une « grève générale et illimitée » sur toute l’étendue du territoire national à compter du 26 février prochain.

La FESABAG (Fédération syndicale autonome des banques et assurance de Guinée) mobilise déjà la troupe pour une réussite de ce mot d’ordre lancé hier (lundi) depuis la Bourse du Travail.

Dans une note d’information ce vendredi, 23 février 2024, la FESABAG a invité « l’ensemble des travailleurs des Banques, Assurances, Institutions de Microfinances et Acteurs de la Monnaie Électronique à observer la grève du mouvement syndical guinéen ». Elle a aussi demandé « aux travailleurs de rester à la maison ».

Ces consignes ont été publiées par la FESABAG quelques instants seulement après l’annonce du verdict du tribunal correctionnel de Dixinn condamnant Sékou Jamal Pendessa à 6 mois de prison dont 3 mois assortie de sursis. Ce journaliste et leader syndical a été interpellé le 19 janvier dernier suite à un appel à manifester la veille pour exiger la levée de la restriction d’accès à internet et l’arrêt du musèlement des médias en Guinée. Après trois jours de détention à la brigade de recherche de Kipé, il a été déféré au parquet du tribunal de première instance de Dixinn. C’était le 22 janvier 2024. Et sur place, il a été inculpé, placé sous mandat de dépôt et conduit en prison à la maison centrale de Conakry pour « participation à une réunion publique non autorisée par les autorités administratives compétence, participation délictueuse à un attroupement non armé, atteinte et menace de porter atteinte à l’ordre public, à la sécurité publique, à l’intégrité et à la dignité des individus par le biais d’un système informatique et de complicité par instigation de ces faits dont d’autres en sont les acteurs principaux ».

Le procès de ce professionnel de média s’est ouvert le 20 février dernier devant cette juridiction, en dépit des appels à sa libération. Et ce vendredi, le tribunal l’a déclaré « coupable » des faits mis à sa charge. Il a ensuite été reconduit en prison à la maison centrale de Conakry. Mais, ses avocats promettent déjà d’interjeter appel contre cette décision du tribunal.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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