La Coalition Nationale d’Appui à la Réconciliation en Guinée (CONAREG) a organisé une rencontre entre les acteurs de la société civile, les religieux, les enseignants, les communicateurs traditionnels, les artistes ce jeudi 29 février 2024 à la maison des jeunes de Kankan. L’initiative est organisée en collaboration avec la Coalition internationale des sites des consciences et le Centre d’études pour la lutte contre la violence et la réconciliation. Elle vise à œuvrer pour une transition réussie à travers un plaidoyer et des recommandations au niveau des autorités pour un dialogue inclusif, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.
La lutte contre la violence, la réconciliation nationale, la prévention des conflits, la guérison des blessures du passé et le rassemblement de tous les Guinéens autour d’un objectif commun sont au cœur de cette rencontre d’échanges. Il s’agit d’une initiative de la Coalition Nationale d’Appui à la Réconciliation en Guinée (CONAREG) qui vise à travailler pour une transition réussie.
La justice transitionnelle doit être un outil dans le cadre global de la réconciliation nationale, a fait savoir le coordinateur de la CONAREG en Haute Guinée, Bintou Mady Kaba. « Vous savez que la Guinée a connu des moments difficiles, on connaît des souvenirs très douloureux. Donc, c’est important aujourd’hui qu’on questionne le passé pour mieux construire l’avenir. Depuis 3 ans, la CONAREG, appuyée par la collaboration avec la Coalition internationale des sites des consciences, organise une journée dénommée : la paix et la cohésion sociale. Cette année, le thème porte sur les enjeux et défis d’une transition réussie en Guinée, inspiré du passé pour prévenir l’avenir. L’exemple frappant que tout Guinéen vit aujourd’hui, c’est le cas du procès du 28 septembre. Nous avons connu un évènement très douloureux, même les enfants en parlent aujourd’hui parce qu’ils suivent les médias. Nous nous sommes dit, que faut-il faire pour empêcher de tels cas encore en Guinée ? C’est pourquoi nous avons réuni tous ces acteurs pour parler ensemble des perspectives pour une Guinée réconciliée, démocratique, rassembleuse et respectant les droits de l’homme », a-t-il dit.
Pour sa part, Dr Lounceny Chérif, président du conseil régional des organisations de la société civile de Kankan, s’est réjoui de partager avec les différents acteurs leur compréhension des problèmes de la transition. « Ça ne peut que me réjouir, le fait de venir partager avec les différents acteurs leur compréhension des problèmes de la transition, surtout, proposer des solutions et faire des recommandations par rapport à la réussite de la transition. Le concept est bon en soi, car tous les guinéens aujourd’hui doivent mettre les bouchées doubles pour que cette transition réussisse sans rien casser du tout. Je crois que c’est le vœu de tout le monde », a déclaré Dr Chérif.
Cette activité est une suite logique des actions que la CONAREG organise régulièrement entre les acteurs de la société, reconnaît Julien Tamba Kamano, président de la Coordination Nationale des Unions Forestières de Kankan. Il a rappelé la nécessité de communiquer pour apaiser les tensions. « C’est quelque chose dont on a l’habitude avec la CONAREG, car c’est une ONG qui s’investit beaucoup dans la paix, la justice et la réconciliation nationale. À chaque fois qu’elle nous appelle, nous apportons notre contribution pour la paix, car nous nous investissons auprès de nos communautés dans le cadre de la sensibilisation. Ceci est une bonne mission, c’est une bonne rencontre qui nous assure encore qu’il faut communiquer avec les autres couches sociales sur la paix et la cohésion sociale », a-t-il laissé entendre.
De son côté, Elhadj Antigou Kaba, secrétaire communal des affaires religieuses et quatrième imam de la grande mosquée de Kankan, demande aux autorités de la transition de pardonner à tous ceux qui ont fait du mal et faciliter le retour des exilés pour une transition réussie. « Je demande pardon pour ceux qui ont fait du mal, s’il faut les corriger, qu’on les corrige et qu’on leur pardonne. À ceux qui ont été victimes de mal, qu’ils pardonnent ; ceux qui ont fait du mal, qu’ils reconnaissent qu’ils ont fait du mal. À tous ceux qui sont sortis du pays d’eux-mêmes ou à ceux qui ont été contraints à l’exil, qu’on accepte qu’ils rentrent pour qu’on se retrouve ensemble afin de se parler. Donc, je pense vraiment qu’avec ça, la transition va réussir », a-t-il martelé.
De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com
