Koumbia/Gaoual : les malades se font opérer sur place et parfois gratuitement

C’est une bonne nouvelle pour les populations de Koumbia et des localités environnantes qui peuvent se faire opérer et pour la première fois, sur place. Depuis janvier, le centre de santé amélioré de cette commune rurale dispose d’un chirurgien qui a déjà fait ses preuves. Dr Bachir Diallo, affecté dans cette structure sanitaire, il y’a moins de deux mois, a déjà réussi à opérer plus d’une trentaine de personnes dont des cas de césariennes. Un journaliste de Guineematin.com, en séjour dans cette localité l’a rencontré pour parler de ses prouesses mais également élucider ses dédis et de difficultés.

« J’ai vraiment un sentiment d’honneur et de plaisir. Quand on apprécie ce que tu fais, c’est vraiment important pour un professionnel, surtout pour la santé. Je précise que je suis médecin inscrit dans le DES de chirurgie générale d’Abidjan. Grâce à Dieu, nous avons fait des interventions sur une trentaine de cas. Dieu merci, j’ai trouvé dans cette structure sanitaire que le matériel de base est disponible. C’est le problème de kit qui se pose. Mais il est en train de trouver des solutions grâce à l’implication des autorités », a-t-il précisé.

A Koumbia, comme un peu partout en Guinée, les césariennes et les hernies sont les cas les plus fréquents dans ce genre de chirurgie.

« Les cas les plus fréquents dans ces opérations, ce sont les hernies et les césariennes. Et concernant les césariennes, ce sont des opérations prises totalement en charge. La pharmacie centrale envoie les kits. Déjà, il y a 8 cas de césariennes enregistrés dans notre service. Et grâce à Dieu, nous sommes sortis à 100% de réussite. Je précise que pour les autres opérations, même si elles ne sont pas prises en charge, il arrive qu’on le fasse gratuitement par humanisme. Puisque tout le monde n’a pas les moyens et l’objectif de tout soignant est de sauver les vies », a dit Dr Bachir Diallo.

S’il y a du matériel et des locaux flambants-neufs, ce service chirurgical reste confronté à des problèmes de fourniture d’électricité et d’obtention de poches de sang.

« Nous sommes confrontés à un certain nombre de problèmes. D’abord, le manque d’électricité. Puisque les groupes qui sont là consomment beaucoup. Si tu mets 20 litres de gasoil, c’est juste pour une heure. Il arrive parfois qu’il y ait des cas très urgents la nuit où l’intervention est obligatoire pour sauver la vie du patient. Je pense que pour pallier cette difficulté, il y a lieu d’installer des panneaux solaires. Là, on est indépendant. L’autre difficulté, c’est comment trouver des poches de sang. Nous n’avons pas de banque sanguine. Et on n’achète pas le sang, malheureusement. J’ai posé le problème aux autorités d’ici pour voir comment on peut organiser des journées de don de sang, puisqu’il y a le laboratoire qui est pleinement opérationnel », a fait savoir ce professionnel de la santé.

Alors que ce service de chirurgie est l’un des plus fréquentés dans ce centre de santé amélioré, bon nombre de citoyens de Koumbia se demandent comment maintenir un tel spécialiste.

« Je pense qu’il faut juste améliorer les conditions et créer un certain confort pour notre équipe. Moi j’ai évolué à Conakry puis à Abidjan. C’est par patriotisme que je suis là. Je ne dis pas que Koumbia est trop rural, mais vous-même, vous pouvez le constater que la vie ici n’est pas facile. Mieux, je ne suis pas engagé dans la fonction publique », a-t-il conclu.

À présent, la balle est dans le camp des autorités pour créer les conditions à cette jeune équipe, appréciée de toute part pour son talent et ses compétences.

Abdallah BALDE de retour de Koumbia pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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