Viol suivi de grossesse sur une mineure à Conakry : le Nigérian, Joe Atu, jugé au tribunal de Mafanco

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En détention depuis le 20 décembre 2019 à la maison centrale de Conakry, Joe Atu a comparu hier, mardi 5 mars 2024, devant le tribunal criminel de Mafanco. Ce ressortissant nigérian est poursuivi pour « viol suivi de grossesse sur une mineure ». Mais à la barre, l’accusé a plaidé non coupable. Ce qui n’a pas empêché le parquet de requérir sa condamnation par le tribunal, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Devant cette juridiction, Joe Atu a juré qu’il n’a jamais eu de relation sexuelle avec sa présumée victime et qu’il n’est pas non plus le père biologique de l’enfant de cette dernière. Mais, il a accepté de la prendre en charge à cause des « contraintes » qu’il a subi à la gendarmerie.

« Elle vendait de l’eau. Elle venait souvent à mon atelier pour vendre de l’eau. Entretemps, la fille est tombée enceinte et sa maman m’accuse d’être l’auteur de la grossesse. On m’a envoyé à la gendarmerie, et ils m’ont fait la pression de prendre l’enfant en charge. J’ai accepté de déposer 300 000 francs guinéens par mois. L’enfant porte le nom d’Emmanuel Atu. C’est mon fils adoptif. Après ici, j’irai avec lui au Nigeria. Mes parents sont déjà au courant que j’ai un enfant ici qui s’appelle Emmanuel Atu… Mais en réalité, ce n’est pas moi qui l’ai enceintée. Il n’y a jamais eu de rapport entre nous. Jamais ! J’ai même effectué des dépenses pour faire le test ADN au Sénégal. Si j’étais l’auteur de la grossesse, je n’allais pas effectuer des dépenses pour faire un test. Actuellement, c’est la fille seule qui sait qui est le père de cet enfant », a déclaré l’accusé à la barre.

De son côté, le ministère public dit qu’il n’y a plus de preuve à chercher ailleurs. Pour lui, il est clair qu’il y a eu viol qui est suivi d’une grossesse.

« Il n’y a pas une meilleure preuve plus que l’enfant. On a un enfant qui a aujourd’hui 4 ans. Il n’y a plus de preuve à chercher ailleurs. La finalité du rapport sexuel, c’est l’enfant. L’enfant est là, il l’a reconnu et il est même pressé de sortir ici pour aller au Nigeria présenter son enfant… En tant que ministère public, je trouve que l’accusé est responsable, mais l’acte qu’il a commis avec une mineure est condamnable. Je vous demande de le condamner au temps qu’il a mis en prison », a requis le procureur Toupou.

La défense, quant à elle, plaide non coupable et demande au tribunal de renvoyer son client des fins de poursuites.

Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 13 mars 2024.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/664 413 227

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