Comme annoncé précédemment, le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit ce mercredi, 20 mars 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Et, ce sont les avocats de la défense qui ont encore pris la parole ce matin pour répliquer aux réquisitions du parquet visant une requalification des faits poursuivis dans cette affaire en crimes contre l’humanité.
Dans son speech, Me Jocamey Haba, un des conseils du capitaine Moussa Dadis Camara, a accusé le ministère public de « prendre des raccourcis » dans cette affaire. Cet avocat estime que les arguments du parquet sur cette question ne tiennent et qu’il y a lieu pour le tribunal de déclarer « irrecevable » cette prétention de l’empereur de la poursuite.
« Quand j’ai écouté hier le parquet définir le crime contre l’humanité, pour vous emmener à requalifier, je suis tombé de nue. Je me suis dit qu’il n’a aucune notion liée à la définition du crime contre l’humanité, et que c’est pour ça sûrement, parce qu’il n’a pas compris, qu’il vous demande de requalifier les faits en crimes contre l’humanité… Le parquet est en train de prendre des raccourcis devant un tribunal criminel… Si le code pénal de 2016 a intégré les dispositions de l’article 7 du statut de Rome, pourquoi va-t-on vaille que vaille, advienne que pourra, penser que vous allez appliquer le statut ? Pour moi, il n’y a aucun intérêt à le faire. C’est pourquoi, monsieur le président, nous avons dit hier que la forme même de la réquisition [le parquet] ne tient pas… Monsieur le président, la forme ne tenant, déclarez ce document de réquisition aux fins de requalification irrecevable. Parce que sur le fond, il n’y a pas matière à requalifier », a martelé Me Jocamey Haba.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
Tel : 622 97 27 22
