Journée prison ouverte, accès à la justice, infrastructures… Joachim Goumou substitut du procureur près le TPI de Koundara à Guineematin.com

Le tribunal de première instance de Koundara revêt une importance cruciale dans l’administration de la justice dans cette préfecture, frontalière avec le Sénégal. Il traite d’affaires pénales et civiles, et se bat avec les moyens du bord pour assurer un accès équitable à la justice pour les résidents. Dans une interview accordée à Guineematin.com à travers son envoyé spécial dans le Badiar, le substitut du procureur, Joachim Goumou, est revenu sur les activités du tribunal.

D’entrée, Joachim Goumou, substitut du procureur de la République près le tribunal de première instance de Koundara, a apporté des précisions sur la structure et le fonctionnement de son service. « C’est une juridiction de première degré. Elle est divisée comme suit : les magistrats du siège et des magistrats du parquet. Les magistrats du siège sont présidés par le président du tribunal. Le parquet est dirigé par un procureur de la République. Les fonctions de greffes sont assurées par un greffier en chef, et qui est assisté d’un greffier. Il y a les affaires civiles et les affaires pénales. Les affaires civiles sont essentiellement traitées par les magistrats du siège. Lorsqu’il y a une affaire civile, il n’y a pas d’huissier de justice ici à Koundara. C’est le greffier en chef qui fait office d’huissier de justice. C’est lui qui rédige les assignations afin de saisir le tribunal. Et quant aux affaires pénales, souvent ce sont les OPJ qui les traitent à travers les enquêtes préliminaires et les enquêtes de flagrance, et par la suite, ces affaires sont déférées au parquet. Lorsque les affaires sont déférées au parquet, en ma qualité de substitut du procureur, c’est moi qui reçois tous les procès-verbaux d’enquête préliminaire et de flagrant déféré par les OPJ. Après avoir donné une suite, je rends compte régulièrement au procureur de la République et on décide, soit de classer l’affaire sans suite, soit de prendre par la procédure de flagrant délit ou par la procédure d’information. Et à l’issue de ces faits, on programme les audiences qui sont régulièrement tenues ici, dans la salle d’audience », a expliqué le magistrat.

Par ailleurs, le substitut du procureur, Joachim Gomou est revenu sur l’initiative de la « journée prison porte ouverte » organisée par le parquet. « La journée prison ouverte a été initié par le parquet. Cela s’inscrivait dans une approche de présentation des locaux de la prison civile aux autorités préfectorales. D’abord, il s’agissait de constater l’état de la prison civile. Il été question de présenter aux autorités préfectorales les conditions de vie des détenus… Au sortir de journée portes ouvertes, les autorités étaient très satisfaites de la manière dont les détenus sont encadrés. Notamment du point de vue éducation, santé et alimentation », a-t-il fait savoir.

En outre, le substitut du procureur a souligné l’importance de l’accès à la justice dans le cadre de la refondation de l’État. « Dans le cadre de la refondation de l’Etat, comme il a été dit, la justice est la boussole qui va diriger toutes les actions gouvernementales. De ce point de vue, nous avons constaté qu’à Koundara, dans les années précédentes, les gens n’étaient pas très proches de la justice. C’est ce qui faisait qu’il n’y avait pas beaucoup d’affaires qui venaient au tribunal. Mais depuis l’arrivée du nouveau procureur à travers son leadership, Patrice Koma Koïvogui, nous avons constaté que l’année 2023, il y a eu une nette amélioration des affaires qui ont été jugées par le tribunal. Et c’est ce que nous comptons faire dans la même lancée, c’est-à-dire, la ténue régulière des audiences. Tous les mercredis il y a des audiences correctionnelles. Chaque jeudi il y a les audiences civiles… tout cela, c’est pour mettre la population en confiance afin de venir à la justice. Alors pour cela, nous avons envisagé d’abord pour la première chose qui était la ténue de la journée porte ouverte qui a permis à la population, notamment aux autorités préfectorales, de comprendre le fonctionnement de la prison civile. Ensuite, nous avons ténu également à rencontrer les autorités communales, que ça soit la commune urbaine ou les communes rurales à tous les niveaux, pour les rassurer davantage, de mettre la population en confiance afin de venir à la justice pour régler toutes les affaires. Parce que souvent, les gens se disent qu’à la justice, ça devient très difficile parce que nous n’avons pas les moyens. Mais, nous avons tenu à les sensibiliser, leur faire comprendre qu’à la justice, ce n’est pas une affaire de moyens. Mais quand vous avez raison, la vérité sera toujours dite. Et c’est dans cette lancée que nous souhaitons continuer pour que chacun puisse jouer sa partition afin que la justice soit proche de la population tel que voulu par le Chef de l’Etat », a-t-il laissé entendre.

La question des infrastructures n’a pas été occultée dans cet entretien. « Sur le plan des infrastructures, nous tenons à préciser qu’ici, nous sommes dans un bâtiment de la commune urbaine et il y a un bâtiment du tribunal qui est en construction. Et nous suivons régulièrement l’évolution de sa construction et nous estimons que d’ici dans un bref délai, ça va être opérationnel », a déclaré Joachim Goumou.

Parlant de son accueil par la population de Koundara, le substitut du procureur dit toute sa satisfaction. « J’étais juge au tribunal de première instance de Dubréka lorsque le décret est intervenu. Pour tous ceux qui sont à Conakry, venir à Koundara c’est comme aller en enfer, parce les gens pensent qu’il y a trop de soleil… J’ai trouvé une population très accueillante. Nous avons une parfaite collaboration pour ce début. Je suis à un mois de ma collaboration et j’avoue qu’elle est sincère. Dans ce cadre, nous pensons que nous allons suffisamment travailler pour le bien de la préfecture de Koundara. Il est vrai qu’il fait extrêmement chaud ici, mais nous mettons tout en œuvre pour pouvoir s’adapter aux réalités et pouvoir bien travailler », a conclu notre interlocuteur.

De retour de Koundara, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél : (00224) 628 516 796

Facebook Comments Box