S’achemine-t-on vers une série de catastrophes énergétiques dans le pays ? En tout cas, après l’incendie du dépôt central d’hydrocarbures de Conakry, il y a juste 4 mois, à Kaloum, c’est l’un des dépôts de stockages de matériels électriques d’EDG (Électricité de Guinée) qui a pris feu ce vendredi, 12 avril 2024, à Hamdallaye 1, dans la commune de Ratoma. Malgré le déploiement des services de secours sur le site, d’importants dégâts matériels sont déjà déplorés, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Les flammes ont englouti l’entrepôt d’EDG ce vendredi à Hamdallaye, réduisant en cendres plusieurs équipements et pièces de rechange de ladite société à savoir : les câbles électriques, les compteurs de prépaiement, les équipements de protection voire les transformateurs et d’autres matériels critiques. Déjà, la direction générale, les autorités locales et le ministre de l’énergie, ainsi que les équipes de secours se sont mobilisés rapidement pour contenir l’incendie et limiter les dégâts, mais les pertes matérielles sont considérables.
N’Faly Diaby, Directeur par intérim d’EDG, après le constat se livre à la presse. Il annonce que EDG se réserve le droit de porter plainte contre X afin de situer les responsabilités.
« Nous avons perdu beaucoup de matériels dans cet entrepôt. Les sapeurs-pompiers de la protection civile et les privés sont venus au secours pour pouvoir maîtriser le feu. Pour le moment, c’est ce qu’on peut vous dire. Et EDG portera plainte contre X pour qu’on puisse connaître l’origine du feu. À l’intérieur de l’entrepôt, c’est les matériels électriques du réseau électrique qui s’y trouvent à savoir : les compteurs de prépaiement, les câbles de connexion, les équipements de protection etc. », a-t-il expliqué, avant d’ajouter que la situation aura des répercussions sur le dépannage des réseaux : « ça va jouer sur le dépannage des pannes qui vont survenir dans le futur, il sera difficile de trouver des câbles pour aller dépanner chez les uns et les autres. Mais nous comptons déployer beaucoup d’efforts pour atténuer cette situation. Ce que nous pouvons dire à la population riveraine, c’est de ne surtout pas approcher le site pour éviter qu’il y ait des victimes », a conseillé le DG.
Sur les lieux, Ansoumane Doukouré, président du conseil de quartier de Hamdallaye 1, explique comment il a été informé. À l’en croire, c’est la deuxième fois que cet entrepôt prenne feu.
« Je n’étais pas sur le lieu quand l’incendie a commencé, j’étais à un enterrement d’un de nos voisins au cimetière. C’est là-bas qu’on m’a appelé et on m’a dit qu’il y a l’incendie à l’entrepôt d’EDG, directement je me suis dirigé sur le lieu et j’ai appelé les sapeurs-pompiers qui ne répondaient pas. Je suis venu trouver mon chef secteur sur place, tout le monde a appelé les sapeurs-pompiers mais ils sont venus 30 minutes après, ma première enquête d’abord j’ai demandé la source de l’incendie mais comme on ne pouvait pas déterminer l’origine de l’incendie, je me suis dirigé entre les deux magasins. L’autre magasin c’est des cacaos qui s’y trouvent, donc j’ai dirigé une citerne vers là-bas pour empêcher que le feu n’atteigne l’autre côté. Pour le moment, je ne peux rien dire de plus, mais selon ce qui m’a été rapporté, le feu s’est déclaré entre les deux magasins, pour le moment il n’y a que des dégâts matériels important et valeureux parce que chaque jour je suis là avec eux. C’est la deuxième fois que l’incendie se déclare dans ce dépôt, la première fois date de 3 ans et c’était ici au niveau des transformateurs mais l’incendie là est plus grave », a expliqué le chef de quartier de Hamdallaye 1.
De son côté, le lieutenant-Colonel Ibrahima Sory Kaba, Directeur régional de la protection civile de Conakry, rassure la population que la situation sera sous contrôle grâce aux efforts de ses équipes.
« Ce que vous devez retenir pour le moment, on nous a alertés aux environs de 14h30 qu’il y a un incendie ici. Donc, on a dépêché les premières équipes. Mais à l’arrivée de ces équipes, ils ont trouvé un embrasement généralisé au niveau du dépôt d’EDG. Aussitôt, nous avons appelé toutes les citernes que vous avez vues à côté. Donc, nous sommes en train de combattre, mais pour le moment, il n’y a pas de risque de propagation, on cherche à contenir le feu et l’éteindre totalement. Pour le moment, on ne connaît pas l’origine du feu, c’est après qu’on va faire détecter les sources de l’incendie. On cherche d’abord à éteindre, l’extinction n’est pas terminée. On a un équipement qui nous permet de faire le travail. Seulement pour avoir de l’eau, il faut aller jusqu’à l’aéroport ou à Kakimbo pour puiser de l’eau et revenir, et il n’y a pas de réserve d’eau au niveau de l’entrepôt. C’est ce qui va un peu retarder le travail. Mais s’il y a une accalmie et qu’on nous laisse travailler tranquillement, on pourra arriver au bout de notre souffle », a-t-il dit.
« Nous étions assis derrière un camion ici au garage, on était avec un grand qui nous a alerté par rapport à la fumée. D’abord, j’ai cru que c’était quelqu’un qui brûlait quelque chose. Entre-temps, on s’est rendu compte que c’était sérieux. Quand on est arrivés, on a cherché d’abord à déplacer les véhicules qui étaient stationnés dans un garage contigu au dépôt en feu. C’est en ce moment que je me suis blessé. Finalement, moi je suis allé à l’hôpital pour les soins. On n’a entendu aucun son dans les parages peu avant l’incendie. C’est d’abord une petite fumée qui se dégageait avant que ça ne devienne des épaisses de fumée », a témoigné Souleymane Camara.
Il faut noter que les conséquences de cet incendie risquent de compromettre sérieusement l’approvisionnement électrique du pays, déjà soumis à des difficultés sévères.
Selon EDG, des enquêtes approfondies seront menées pour déterminer les causes de cet incendie et pour mettre en place des mesures de sécurité renforcées afin d’éviter de telles tragédies à l’avenir.
Pour l’heure, il convient de rappeler que jusqu’au moment où nous quittions les lieux de l’incendie (19h 19m) les agents des sapeurs-pompiers se battaient contre les flammes qui ne faisait que s’enliser.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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