Des clés utilisées pour le vol de produits à Madina ? Le TPI de Dixinn rejette la demande de transport judiciaire

Le procès de Mohamed Sanoussy Cissé, Ibrahima Sory Fadiga et 4 autres, jugés pour vol aggravé, s’est poursuivi ce lundi, 15 avril 2024, au tribunal de première instance de Dixinn. Ces prévenus, qui ont bénéficié d’une remise en liberté après plusieurs mois de détention, sont accusés d’avoir soustrait au marché de Madina plusieurs cartons de produits cosmétiques appartenant à Ousmane Adama Baldé, commerçant de son état. L’audience de ce jour a tourné autour de la question du transport judiciaire sollicité par le Ministère public et l’usage de fausses clés que les prévenus auraient utilisés pour accéder à l’intérieur du magasin, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était au tribunal.

Dès l’ouverture du procès, le représentant du ministère public, en l’occurrence Lamine Touré, a sollicité au tribunal d’ordonner le transport judiciaire sur les lieux.  Pour le procureur, bien que les prévenus ont reconnu les faits dans cette affaire aux audiences précédentes, il est nécessaire de faire un transport judiciaire pour constater comment ils ont opéré. « Il faut effectuer un transport judiciaire pour voir comment ils ont procédé à faire sortir les cartons. Ils ont fait usage de fausses clés pour ouvrir le magasin et c’est ce qu’ils ne veulent pas dire ici. Nous vous demandons d’ordonner le transport judiciaire sur les lieux… »

Même son cloche pour la partie civile qui estime que les présumés auteurs de vol n’ont aucune possibilité d’accéder aux produits sans utiliser des fausses clés. « La nécessité d’un transport judiciaire s’impose. C’est effectivement des fausses clés qu’ils ont utilisées. Il n’y a aucune possibilité, aucune manière, aucune circonstance d’accéder à ce magasin sans faire usage de fausses clés. La chambre des prévenus est contiguë au magasin. Donc, il n’y a aucune possibilité d’accéder au magasin sans utiliser des fausses clés. C’est un cas de vol échelonné dans le temps. Ce sont des voleurs qui sont à la maison. Dès que le prévenu tourne le dos, ils ouvrent, prennent les produits. C’est pourquoi ils ont réussi à soustraire 250 cartons de produits cosmétiques », accuse l’avocat de la partie civile.

De son côté, l’avocat de la défense va répliquer en disant qu’il ne voit pas l’opportunité de ce transport judiciaire sur les lieux. « On se transporte sur les lieux pour faire quoi là-bas ? On ne peut pas être plus sorcier que le sorcier. Les prévenus ont reconnu les faits, ils ont décrit comment ils ont volé. On va là-bas pour chercher quoi encore ? Ils ont dit qu’ils n’ont pas utilisé de fausses clés. Et le ministère public, et la partie civile, n’ont pu démontrer le contraire. Alors, ce n’est pas le transport judiciaire qui va faire sortir les fausses clés. Si les fausses clés existaient, on aurait pu le démontrer depuis le début de cette procédure… ».

Au terme de ces échanges, le tribunal a rejeté la demande de transport judiciaire avant de renvoyer l’affaire au 29 avril 2024 pour aborder la phase des réquisitions et plaidoiries.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/664 413 227

Facebook Comments Box