Yomou : le torchon brûle entre la SOGUIPAH et les planteurs privés

Mésentente entre planteurs privés et la SOGUIPAH à Diécké

La société guinéenne de palmier à huile et d’hévéa (SOGUIPAH) et les populations de Gbamou (un des districts de Bignamou) et de Diécké (dans la préfecture de Yomou) peinent à accorder leur violon. Et, la récente visite du ministre de l’agriculture et de l’élevage, Félix Lamah, n’a visiblement rien arrangé. En tout cas, les deux parties sont actuellement aux prises à cause d’une société de production d’huile de palme nouvelle installée dans la sous-préfecture de Kilikpala (dans la préfecture de Yomou), a appris Guineematin.com à travers son correspondant dans la préfecture de Yomou.

La Société guinéenne de palmier à huile et d’hévéa (SOGUIPAH) a été installée en 1987 à Diécké. Cette société industrielle, dès son implantation dans les zones de Diecké et de Bignamou, a récupéré les terres cultivables des populations pour faire des plantations industrielles appartenant à la société. Elle a aussi octroyé des pieds de plants à certains pour en faire des plantations familiales dans l’intention de payer les produits. Mais, la Soguipah n’arrive pas aujourd’hui à respecter ses engagements. Elle ne paie pas les produits à temps. Et quand elle le fait, c’est à un prix très bas. Voilà pourquoi certains détenteurs de plantations familiales et des planteurs privés ont décidé de vendre leurs productions à une société nouvellement installée à Kilikpala, dans la sous-préfecture de Pela. Ce à quoi la SOGUIPAH serait totalement opposée.

Joint au téléphone par Guineematin.com, le Colonel Papa Condé, président de la délégation spéciale de Bignamou, est revenu sur cette situation qui oppose la SOGUIPAH et sa communauté.

Colonel Papa Condé, président de la délégation spéciale de Bignamou

« Nous étions la dernière fois en réunion avec Monsieur le Préfet quand j’ai été appelé pour dire que des camions remplis de coagulums sont bloqués pour sortir la zone de SOGUIPAH. Vous savez ? Dès l’arrivée du ministre de l’agriculture et de l’élevage ici, nous avons mis toutes nos préoccupations sur papier et nous l’avions remis. Et le ministre, à son tour, a pris tout son temps pour écouter toutes les parties prenantes de la Soguipah, c’est-à-dire l’Union des planteurs, l’Union des syndicats et les transporteurs. Nous l’avons informé de tous ces problèmes et il nous a dit qu’il va trouver solution à certains problèmes ici ; et tout problème qui n’aura pas solution, il évoquera dans le conseil des ministres pour en trouver solution. Cette affaire de prix d’hévéa, il faut dire vrai, ça fatigue vraiment la communauté, puisque les produits ne sont pas payés sur place, il faut attendre plus de 3 ou 4 mois avant de recevoir l’argent et ce n’est pas aussi payer comme il faut. Il y a une société qui s’est installée ici dans la sous-préfecture de Pela, qui achète les produits sur place et à un prix abordable, voilà pourquoi ceux des planteurs privés de Bignamou et certains de Diécké ont décidé de vendre les produits à cette société. Nous avons même évoqué le problème de la fermeture de frontière au ministre, nous l’avion dit : puisque la société n’arrive pas à acheter le coagulum à temps, au prix qu’il faut et les frontières sont fermées, l’huile rouge qui était un bijou, le seul moyen pour la population de Yomou de gagner de l’argent, ce produit n’a plus de valeur puisqu’un bidon est de nos jours à 50000 francs, tandis que à l’époque il était discuté de 250 000 francs à 280 000 francs voire même 300000 francs. Nous avons demandé aussi au ministre de nous aider à l’ouverture des frontières pour que l’huile rouge soit exportée. Maintenant, par rapport à ce problème, quand les gens m’ont appelé, puisque je suis beaucoup écouté, j’ai demandé aux gens de mettre le téléphone sur haut-parleur. Et quand j’ai parlé à la communauté, ils m’ont accepté. Je leur ai dit de rester calme, le problème a été évoqué devant le ministre et j’en suis sûr qu’il n’est pas encore rentré à Conakry pour exposer ce problème au conseil des ministres, voire même devant le président de la République pour en trouver solution. Je leur ai dit de ne pas faire un dégât ni des problèmes, de rentrer chez eux, nous sommes en train de nous battre et nous trouvons une solution à ce problème », a expliqué Colonel Papa Condé.

Pour cette affaire, notre rédaction a tenté de joindre les responsables de la SOGUIPAH au téléphone. Mais, toutes nos tentatives ont été jusque-là vaines.

De Yomou, Michel Anas Koné pour Guineematin.com

Tél : 620354792

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