Massacre du 28 septembre : « Ceux qui avaient échappé aux balles étaient pourchassés et poignardés », dit Me DS Bah

Comme annoncé précédemment, le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit ce mardi, 14 mai 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la cour d’appel de Conakry). Et, c’est Me Amadou DS Bah qui est toujours devant le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara pour sa plaidoirie dans cette procédure où onze personnes (dont le capitaine Moussa Dadis Camara) sont accusées. Cet avocat de la partie civile est largement revenu sur, selon lui, la « synchronisation extraordinaire de l’attaque contre les manifestants » au stade du 28 septembre. Il soutient que les bérets rouges ont tiré en rafale et à bout portant sur les manifestants. Et ceux qui avaient la chance d’échapper aux balles étaient pourchassés et poignardés par des miliciens.

« Pour mener l’attaque [contre les manifestants qui étaient à l’intérieur du stade], une synchronisation extraordinaire a été mise en place, parce qu’il fallait faire le maximum de victimes. En quoi consistait cette synchronisation, la police, la CMIS et les gendarmes ont d’abord lancé des gaz lacrymogènes à l’intérieur du stade où il y a au moins 50 000 personnes pour créer la panique. Ensuite, c’est l’entrée des bérets rouges. Des gens qui étaient infiltrés ont barricadé les portes. Toutes les issues ont été fermées, à l’exception de quelques-unes qui serviront plus tard de fenêtres de tirs… C’est là que les bérets rouges ont commencé à vider leurs chargeurs sur les manifestants de façon horizontale. Les miliciens, armés de couteaux, qui avaient déjà barricadé les issues, se mettent à poignarder ceux qui survivaient. Ceux qui avaient échappé aux balles étaient pourchassés et poignardés par ceux qui étaient habillés en maillot de Chelsea. Ensuite vient l’impensable, les viols. Là, c’est le summum de la barbarie. Derrière les vestiaires, les bérets rouges ont commencé à rafler les femmes, à les utiliser, des viols collectifs : une femme, deux hommes voire trois ou quatre hommes. Cette synchronisation des assassins est une véritable chasse à l’homme. C’était le même mode opératoire dans une battue. Ils ont tué pour tuer », s’est indigné Me DS Bah.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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