Mahawa Touré, Alya Bangoura, dit Donas, et 4 autres, sont poursuivis au tribunal correctionnel de Dixinn pour destruction d’édifices privés. L’implantation d’un conteneur dans le domicile familial, faite par Lessa Touré, partie civile dans cette affaire, est à la base du différend. Ce mercredi, 15 mai 2024, deux des quatre prévenus ont été entendus par le tribunal, dirigé par la présidente Damba Oularé. Mahawa Touré et Alya Bangoura, dit Donas, ont nié les faits alors que ministère public a sollicité et obtenu un transport judiciaire sur les lieux au quartier Dixinn port, a constaté une journaliste de Guineematin.com qui a suivi le procès.
Il s’agit de la destruction d’un conteneur que Lessa Touré, partie civile dans cette affaire, a installé devant la concession familiale, mais que certains membres de sa famille désapprouvent.
Interrogée à la barre, Mahawa Touré, ménagère de profession, domiciliée à Dixinn, prévenue dans ce dossier, va nier catégoriquement les faits. Elle soutient n’avoir jamais causé du tort à sa petite sœur Lessa Touré. « La concession appartient à notre père. Nous sommes douze enfants, et il n’y pas eu de partage. Lessa fait ce qu’elle veut là-bas, sans consulter qui que ce soit. Quand elle a envoyé le conteneur ; au départ, elle ne l’a pas installé. C’est après qu’elle l’a fait. On n’a rien gâté. Elle a refusé de régler ça à l’amiable avec le chef de quartier. Alors, on a porté plainte à la mairie pour qu’elle n’installe pas le conteneur devant la concession qui appartient à 12 enfants. On n’a pas voulu aller directement venir au tribunal pour un partage. Je n’ai pas détruit son conteneur, et je n’ai donné de l’argent à personne pour le faire… Elle a même envoyé notre frère Almamy à la sûreté… Concernant la boutique qu’elle dit avoir été détruite aussi, je n’ai vu que trois rangées de briques qu’elle a déposées. C’est elle-même qui les a enlevées. Je ne les ai jamais touchées. Elle a toujours juré de me mettre en prison. Moi, je vie en côte d’ivoire. Ces gens sont mes frères et sœurs. S’ils n’ont rien, c’est moi qui les dépanne. Donc, je n’ai aucun intérêt à détruire leurs biens… Dans le conteneur, il y avait des cartons vides, des boîtes de conserves vides pour fabriquer des marmites. Elle n’est pas une personne de paix. Tantôt c’est la police qui est là, tantôt c’est la gendarmerie. Elle veut nous voir périr en prison. Là où je vous parle, elle a envoyé un autre conteneur plus grand que le premier. Ce n’est pas moi qui ai enlevé le conteneur et on ne s’est pas rendu justice. Normalement, c’est la mairie de Dixinn qui devrait répondre, pas nous », a déclaré Mahawa Touré.
Alya Bangoura, dit Donas, est reproché de complicité dans cette affaire. Le chef du quartier de Dixinn port clame également son innocence. « Le lundi 13 novembre 2023, j’ai reçu la famille Touré chez moi. On m’a dit qu’il y a un encombrant dans la devanture de leur concession. Je suis venu constater. Puis, je suis entré pour rencontrer Lessa Touré pour lui dire que « tes sœurs » sont venues se plaindre et j’aimerais qu’on parle. Mais, comme elle était remontée, je l’ai laissée et je suis parti. Après, je l’ai contactée pour qu’elle vienne au bureau. Mais, elle a refusé en disant que si c’est pour parler de l’affaire de conteneur qu’elle n’est pas disponible. Depuis ce jour, je n’ai plus parlé avec la famille Touré. J’ai tout fait pour sensibiliser, mais madame Lessa a refusé. Elle ne m’a pas donné l’occasion. Depuis, elle ne fait que me diffamer pour dire que je suis en complicité avec ses sœurs pour qu’elle enlève le conteneur. Or, tel n’est pas le cas. Elle est allée à la mairie, au commissariat de Dixinn terrasse, à l’OPREGEM et on m’a convoqué dans tous ces endroits. J’ai alors porté plainte contre elle. Elle a demandé des excuses au commissariat. Quelques temps après, elle m’a menacé au téléphone, j’ai les preuves. Je n’ai pas les moyens de faire déplacer une machine pour faire du mal à un citoyen. Quand j’ai été saisi par la famille Touré, ça n’a rien à voir avec la réaction de la Mairie qui a détruit son conteneur. Je les ai toujours sensibilisés… Nous avions de bonnes relations avec Lessa. Quand la famille Touré m’a interpellé pour dire qu’elle s’est plainte sans succès, tout ce que j’ai fait, c’est de dire à la famille d’aller vers les autorités compétentes, c’est-à-dire la mairie », a raconté le chef du quartier de Dixinn port.
Pour faciliter la manifestation de la vérité dans ce dossier, le représentant du ministère public, Lamine Touré, a sollicité un transport judiciaire sur les lieux. Une demande que les deux parties (défense et partie civile) ont trouvé salutaire.
Le Tribunal a ordonné le transport judiciaire et renvoyé l’affaire au 22 mai 2024 pour la suite des débats.
Kadiatou Barry pour Guineematin.com
