Massacre 28 septembre : Me Mamadou Tafsir Barry désigne les “coupables” et demande une requalification des faits en “crimes contre l’humanité”

Me Mamadou Tafsir Barry, avocat de la partie civile

Devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la cour d’appel de Conakry) ce lundi, 20 mai 2024, Me Mamadou Tafsir Barry a plaidé dans le procès du massacre du 28 septembre 2009. Dans son exposé, cet avocat de la partie civile s’est employé à démontrer l’imputabilité des faits poursuivis contre les accusés. Il s’est particulièrement accentué sur les cas du capitaine Moussa Dadis Camara, de Mamadou Aliou Keïta et des colonels Abdoulaye Cherif Diaby et Moussa Tiegboro Camara. Il ne blanchit pas les autres, mais il estime que ces quatre accusés sont suffisamment coupables des faits mis à leur charge dans cette affaire. Et, il demande au tribunal de procéder à une requalification de cette affaire en crimes contre l’humanité.

« Dadis est coupable, Tiegboro Camara est coupable, Mamadou Aliou Keïta et colonel Abdoulaye Cherif Diaby sont coupables [dans le massacre du 28 septembre 2009]… Monsieur le président, l’affaire de requalification est au cœur de cette affaire. Si nous prenons le code pénal du 26 octobre 2016, il y a l’article 194 dispose que : est considéré crimes contre l’humanité lorsqu’il y a une attaque généralisée et systématique de la population, en connaissance de cause de cette attaque. Dans les mêmes infractions, vous retrouvez le viol, le meurtre, l’assassinat, la torture, la déportation, etc. La torture est réprimée aussi le pacte international des droits civils et politiques en son article 7, alors que le viol est réprimé par l’article 8 du pacte international des droits civils et politiques. La gravité des infractions a fait que le monde entier a découvert l’envers du décor, le chapelet d’horreurs dans l’histoire de la Guinée contemporaine. Monsieur le président, c’est des crimes contre l’humanité… L’ampleur des massacres a fait que des ministres ont démissionné du gouvernement… Monsieur le président, il y a eu des morts, des disparus, des tortures, 109 femmes ont été violées, des femmes ont subi l’esclavage sexuel, etc. Et le gouvernement a opté pour la dénégation des faits… Donc, Monsieur le président, c’est sans ambages, sans ambiguïté que je sollicite des intérêts civils. Et sur l’action publique, de déclarer ces accusés coupables et de requalifier les faits selon les dispositions combinées de l’article 194, 195, 196, 198, 199 du code pénal guinéen et le statut de Rome en application des articles 7, 25, 77 et 110. Monsieur le président, en le faisant, vous aurez rendu une bonne et saine justice », a indiqué Me Mamadou Tafsir Barry.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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