Le président de l’association des journalistes de la région de Kankan (AJRK) s’est exprimé ce jeudi, 23 mai 2024, sur le retrait des licences du Groupe DJOMA médias, Hadafo médias et le Groupe fréquence médias. Laye Famo Condé assure que cette décision de l’Etat guinéen est une “amertume” et une “consternation”. Il demande au gouvernement de revoir sa copie pour sauver des familles, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
En retirant les licences de ces trois grands Groupes médias, le gouvernement envoie ainsi plus d’une centaine de journalistes au chômage. A Kankan, la décision ne passe pas inaperçue, d’autant plus que deux des trois médias cités ont des antennes régionales et emploient plusieurs jeunes. C’est pourquoi Laye Famo Condé, président de l’association des journalistes de la région de Kankan, appelle le gouvernement à sauver des familles.
« Ici à Kankan, Espace est fermé, Djoma est fermé également. Les journalistes de ces médias sont déjà en chômage forcé. Parmi eux, il y a des pères de famille, des mères de famille, des gens qui ne vivent uniquement que de leurs revenus de journalistes. Ils n’ont aucune activité parallèle. Ça devient inquiétant. Pendant que le gouvernement se prépare pour lancer des concours de recrutement à la fonction publique, on crée par endroit le chômage des jeunes. C’est hallucinant. Nous demandons au gouvernement de revoir sa copie pour sauver des familles. Les nouveaux chômeurs du rang des journalistes, comment vont-ils subvenir aux besoins de leurs familles ? Comment feront-ils face aux problèmes de santé et de scolarité des enfants ? Je pense que c’est une décision qui tombe au très mauvais moment, car tout le monde connaît le pouvoir d’achat du guinéen », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, Laye Famo Condé fait part de sa déception face au ministre de l’information et de la communication, Fana Soumah.
« C’est avec amertume, tristesse et voire même consternation que nous avons appris le retrait des agréments de FIM FM, Espace et Djoma par le ministre de l’information et de la communication en qui nous avons fondé un grand espoir lors de sa nomination à la tête de ce département. Nous avons compris ces derniers temps que les gens que nous appelons doyens de la presse constituent les bourreaux pour notre corporation. C’est une triste réalité que nous vivons sous le régime transitoire. Pourtant la liberté de la presse et la liberté d’expression sont garanties par la charte de la transition en son article huit (8). Nous avons estimé que l’arrivée au pouvoir du CNRD était un don du paradis pour les guinéens, aujourd’hui c’est un espoir qui se transforme en désespoir et nous savons plus à quel saint se vouer. Nous n’êtes pas sans savoir que c’est une décision qui a des conséquences immédiates sur les employés de ces organes », a-t-il dit.
Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com
