Guinée : vers une grève générale des travailleurs contre la fermeture des médias (syndicat)

Comme annoncé dans nos précédentes dépêches, le gouvernement guinéen a retiré, mardi dernier (21 mai 2024), les licences des 3 plus grands groupes du pays (Hadafo Médias, Djoma médias et Fréquence médias) avec comme argument le non respect du cahier de charge. En conférence de presse ce lundi, 27 mai 2024, le syndicat des professionnels de la presse de Guinée s’est indigné de cette décision de la junte au pouvoir contre laquelle il pourrait déclencher une grève générale dans tous les secteurs, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était à la Maison de la presse.

Dans sa communication, le secrétaire général du syndicat de la presse professionnelle de Guinée a tout d’abord précisé que la décision du ministre de l’Information et de la communication est illégale. Selon Sékou Jamal Pendessa, le ministère en charge de la communication n’a pas les prérogatives de retirer l’agrément d’un média sans l’avis préalable de la Haute Autorité de la Communication (HAC). « L’exécutif ne peut pas prendre la décision de retirer un agrément. Quand vous regardez la L010 (la loi sur la HAC), elle dit que pour octroyer un agrément, bien sûr, c’est le ministère de l’information qui donne ; mais, attention, après l’avis de la HAC. Mais, quand il est question de retirer l’agrément, le ministère n’a aucune marge de manœuvre de prendre l’initiative, il reste tranquille jusqu’à ce qu’il soit saisi par la HAC, autrement dit, c’est la HAC qui décide du retrait de licence. Elle saisi le ministère pour exécution. Mais, nous avons tous lu ce communiqué du ministère, il n’y avait nulle part où c’est écrit vu décision numéro tel de la HAC ! Donc, sa décision est illégale. Pour ce genre de décision, la HAC est la patronne, le ministère et la l’ARPT sont des instruments », dit-il.

Ce lundi même, un courrier va être adressé au mouvement syndical guinéen à travers la confédération nationale des travailleurs afin de déclencher une grève, a précisé Sékou Jamal Pendessa. « Nous avons élaboré un plan de riposte : la première action à mener, nous allons saisir le mouvement syndical guinéen à travers la CNTG à laquelle nous somme affiliés, la lettre va partir dès aujourd’hui. Tenez vous bien, puisqu’ils veulent le silence des médias dans le pays, on va les aider. Ils sollicitent certainement une grève générale et illimitée, il y aura du silence jusqu’à la présidence. Parce que quand on va enclencher, s’ils n’entendent pas raison comme à mon arrestation, la fonction publique va observer le mot d’ordre, ce sera du silence de Conakry à Yomou, même les sociétés minières », a fait savoir le premier syndicaliste de la presse guinéenne.

Déjà, le samedi prochain, 1er juin 2024, le SPPG appelle tous les journalistes du grand Conakry à une assemblée générale à son siège à partir de 9 heures pour dévoiler le reste du plan.

À suivre !

Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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