Importation de produits électroniques : quand l’Afrique devient le continent-poubelle des ordures du monde développé

Depuis plusieurs années maintenant, il existe un commerce très important d’appareils électroniques d’occasion de l’Europe vers l’Afrique. Des millions de produits électroménagers, comme des micro-ondes, des congélateurs, des fers à repasser, des marmites électriques, pour ne citer que  ceux-là, en provenance de l’Europe ou des États-Unis, continuent à être commercialisés en Afrique. Le problème est que la plupart de ces produits arrive à moitié usé, ou complètement endommagé. Cette pratique a fait de l’Afrique le continent-poubelle des ordures, qualifiées de toxiques, du monde développé. Une réalité qui n’épargne pas la Guinée. Pour en parler, un reporter de Guineematin.com a donné la parole à quelques vendeurs de ces produits.

Prisés par un grand nombre de citoyens de Conakry, les produits électroménagers en provenance de l’Europe ou des États-Unis, communément appelés ’’occasion’’, ou produits de seconde main, sont beaucoup commercialisés.  Bien que cette exportation réponde à une réelle demande, pour des raisons économiques, ces objets qui sont entres-autres des micro-ondes, des congélateurs, des fers à repasser, des marmites électriques… arrivent pour la plupart du temps à moitié usés ou complètement endommagés.

Anas BARRY, importateur de ces produits électroménagers, parle des difficultés qu’il rencontre dans son activité.

Abdoulaye Bah importateurs d’appareils électroménagers

« Nous, on poste l’argent à notre fournisseur. Une fois fait, ça sera désormais à lui de collecter les appareils et les embarquer. Donc, dès fois on rencontre pas mal de difficultés. Quand il aura embarqué la marchandise depuis l’Europe, parfois on ignore quel  produit est embarqué. C’est assez risqué, car on peut trouver des objets  endommagés dans les colis et à la fin cela devient un fardeau, parce que si l’argent que tu as investi n’est pas sorti, là on ne peut pas parler d’intérêt. Donc, c’est un peu compliqué. Parfois en ouvrant un colis il peut arriver que 60% de la marchandise soit gâtée. En ce moment, ça sera à toi de voir comment combler le trou », informe-t-il.

Conscient qu’il existe une crise de confiance entre vendeurs et acheteurs, Anas BARRY rassure les clients de sa bonne foi. « Les clients doivent savoir que ce n’est pas notre  souhait de revendre des produits endommagés. On est là pour les clients parce que s’ils viennent acheter, même s’ils ne reviennent pas, ils peuvent conduire d’autres clients à nous, d’où notre intérêt à revendre des produits  de bonne qualité. C’est pourquoi quand ils achètent, on leur donne une garantie de deux semaines à un mois », fait-il savoir.

Au sujet du fait que l’Afrique soit devenue un dépotoir de déchets électroniques des pays occidentaux, Abdoulaye Bah, autre  importateur de ces produits, pense que c’est aux africains de prendre leurs responsabilités.

« Le monde est devenu beaucoup plus cher et il y a eu une inflation. Mais les guinéens ne veulent pas accepter cela. Les citoyens courent toujours derrière les produits qui se revendent le moins chers. Et comme nous commerçants aussi, c’est que nous voulons c’est de gagner de l’argent, une fois là-bas, on achète les produits les moins coûteux pour les envoyer. C’est ce qui fait que ce qu’on envoie ici en Guinée est le plus souvent endommagé. C’est ce qui devient éventuellement des déchets. Oui, il y a des difficultés et les gens envoient des produits usés, mais c’est un peu de notre faute aussi », avoue notre interlocuteur.

En outre, Abdoulaye Bah invite les guinéens à accepter les réalités du moment. « Il faut qu’on soit plus intelligent que ça, qu’on accepte de nous entre-aider. De leur côté, les commerçants doivent accepter d’importer les bons produits  et que les citoyens à leur tour acceptent eux aussi que le monde est devenu plus cher et qu’ils acceptent d’acheter des produits de bonne qualité », a-t-il conseillé.

Mariama Barry Guineematin.com

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