Les prévenus Mamadou Younoussa Diallo, Issiagha Barry, Boubacar Bailo Baldé, Mamadou Aliou Diallo, Mamadou Dabo et Thierno Abdoulaye Diallo, ont comparu au tribunal correctionnel de Dixinn, délocalisé à la mairie de Ratoma, hier, mardi 11 juin 2024. Ces compagnons d’infortune sont poursuivis pour faux, usage de faux, abus de confiance, vol et escroquerie en bande organisée dans la gestion d’une station-service à Kindia. Lors de cette audience, ils ont tous niés avoir une implication dans cette affaire où l’on parle d’une somme de 33 milliards GNF, rapporte une journaliste de Guineematin.com qui a suivi le procès.
Les 6 prévenus dans cette affaire sont détenus depuis le 5 mai 2023. Ils sont tous des anciens employés de la station-service Total, située à gare routière de Kindia. Ils sont poursuivis dans une affaire de 33 milliards de francs guinéens dans la gestion de ladite station.
Accusés d’avoir falsifié et simulé des bons de livraison, les deux prévenus qui ont comparu, à savoir Mamadou Younoussa Diallo et Issiagha Barry, ont plaidé non coupables. « Je ne connais rien dans ça. Moi, je travaille dans cette station depuis 2016. J’étais le chef de piste. Cela consiste à faire le décaissement des pompistes pendant leur journée de travail et faire le compte-rendu au co-gérant. C’est-à-dire le chef de piste est l’intermédiaire entre les pompistes et le co-gérant de la station. Il remplit aussi la fiche journalière. Mon travail s’arrête là. Je n’ai rien avoir dans ce problème », se défend Mamadou Younoussa Diallo.
Même son de cloche pour Issiagha Barry, qui dit avoir travaillé pour la station pendant plus de 20 ans. « Je travaille dans la station Total de la gare routière de Kindia. J’y travaille depuis l’an 2000. La station appartient à Mamadou Dian Diallo, mais Elhadj Boubacar est son représentant. Je suis le chef de la station, quand les chefs de piste font leurs compte-rendu journaliers, le co-gérant Elhadj Boubacar et moi, nous nous chargeons d’envoyer l’argent dans le coffre-fort. Des fois, Elhadj Boubacar vient demander de l’argent en disant que c’est au compte de docteur. Des fois aussi, il dit que c’est pour l’entretien des citernes qui ont eu des accidents. Moi, je ne connais pas ce nommé docteur, je ne l’ai jamais vu. Depuis que j’ai commencé à travailler dans la station, je fais toujours la situation de mes journées de travail. Je n’ai jamais accepté de négocier avec un chauffeur. Parfois, on envoie des sommes d’argent via Orange money suite à la demande du gérant de la station. On travaille avec IODA qui est une société de transport, qui a signé un contrat avec la station pour laquelle je travaille. Leurs citernes viennent prendre le carburant chez nous. Mais, le paiement s’effectue entre la société IODA et la station. Quand on fait la commande du carburant, moi je fais le dépotage », explique-t-il.
Au cours des débats, beaucoup de zones d’ombres ont été exprimées par les avocats de la défense. La principale question était de savoir « comment peut-on détourner une somme de 33 milliards GNF en 10 jours ? », questionne l’un des avocats. Devant cette juridiction, les avocats ont également demandé la comparution de plusieurs personnes dont les noms ont été cités. Selon eux, ils sont les pièces maîtresses dans cette affaire.
A la fin, le tribunal, présidé par madame Damba Oularé, a renvoyé le dossier à la date du 19 juin 2024 pour la suite des débats.
Mariama Barry pour Guineematin.com
