N’zérékoré : Moussa Camara, alias Dadis, acquitté après avoir passé près de 20 mois de détention

Le citoyen Moussa Camara, alias Dadis, poursuivi pour enlèvement, séquestration et complicité, a été déclaré non coupable ce lundi, 10 juin 2024, au tribunal criminel de N’zérékoré. Après avoir passé plus d’un an et demi en détention, le tribunal, dirigé par le juge Mamadou Saliou Diakité, l’a renvoyé des fins de la poursuite pour crime non établi à son encontre. Pourtant, le parquet et la partie civile, représentée par Jeannette Loua et Adrien Chérif, avaient jusqu’à un passé récent maintenu leurs accusations contre le malheureux « Dadis », qui a fini par retrouver les siens après une longue période de détention, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

L’audience de ce lundi a été consacrée aux réquisitions et plaidoiries des parties au procès. Quant à l’accusé, il a toujours nié les faits mis à sa charge.

Dans ses réquisitions, le ministère public, représenté par le procureur Abdoulaye Komah, a rappelé les faits dans cette procédure, avant de requérir l’acquittement de l’accusé.

« Il s’agit de Moussa Camara, dit Dadis, qui est poursuivi pour enlèvement, séquestration et complicité, dont la partie civile est Jeannette Loua. Un jour, il était un jour en compagnie de la fille de monsieur Amadou Oury Bah dans le domicile de Jeannette Loua. Ce jour-là, Moussa Camara ayant constaté que la fille est maltraitée, ils ont décidé d’envoyer cette fille à Conakry pour lui trouver un tuteur, un endroit où elle serait bien traitée. Ainsi, on a envoyé la fille. Quelques jours après, la fille avait pris de l’argent dans le compte de son tuteur, qui est monsieur Adrien Chérif… Lors des vacances, moment de déplacement des enfants de monsieur Amadou Oury Bah, ils ont profité pour envoyer la fille à Conakry. La fille se retrouve à Coyah. Une fois à Coyah, il était question d’envoyer la fille chez ce monsieur, mais la fille ayant été là-bas, la dame qui l’accompagnait a constaté que l’endroit n’était pas approprié pour laisser la fille. La dame est venue avec la fille. Ainsi, d’appel en appel, Jeannette Loua et Adrien Chérif ont compris que la fille a effectué un déplacement sur Conakry. A travers les appels téléphoniques et beaucoup de renseignements, ça a été constaté que c’est Moussa Camara qui est à la base de ce déplacement, que c’est lui qui avait organisé le déplacement de la fille. Mais, depuis l’enquête préliminaire jusqu’à votre niveau, Moussa Camara a nié toujours les faits. Dès qu’on a évoqué le dossier, il a fallu qu’on envoie les gens chercher Adrien Chérif, qui est une des parties civiles. Il est venu ; mais, même le parquet qui est poursuivant n’a pas eu d’éléments convainquant pour sa poursuite. Après multiples questions, on a compris que vraiment c’était regrettable. On était dans le regret qu’il soit maintenu en détention jusqu’à ce temps. Dans la réquisition, je vous demanderai d’appliquer l’article 544 du code de procédure pénale en son égard. Essayez de l’acquitter pour qu’il puisse recouvrer sa liberté », a requis le procureur Abdoulaye Komah.

Abondant dans le même sens, l’avocat de la défense, maître Mathos, a demandé au tribunal de statuer sur siège, en acquittant son client. Il va également plaider d’engager des poursuites judiciaires contre les plaignants qui ont fait que son client a passé plus d’un an en prison « pour rien ».

En prononçant son dernier mot devant le tribunal, dirigé par Mamadou Saliou Diakité, l’accusé Moussa Camara a remercié la juridiction de première instance avant de demander sa libération.

Dans sa décision, rendue sur siège, le tribunal a acquitté l’accusé. « Le tribunal, statuant publiquement et contradictoirement en matière criminelle et premier ressort, après en avoir délibéré, sur l’action publique, déclare Moussa Camara, alias Dadis, non coupable des faits d’enlèvement, séquestration et complicité sur la personne de Pauline Dopavogui. En conséquence, prononce son acquittement et renvoie le ministère public et la partie civile à mieux se pourvoir ; mets les frais et dépens à la charge du trésor public. Le tout, en s’appuyant sur les articles 10 ; 303 du code pénal ; 544 ; 549 du code de procédure pénale ».

Moussa Camara, dit Dadis, placé en détention à la maison centrale de N’Zérékoré le 18 octobre 2022, a été recouvré la liberté ce lundi 10 juin 2024.

 Depuis N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

 Tél. : +224620166816/666890877

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