Voyage avorté pour les USA via le Nicaragua : Karamo Traoré jugé dans une affaire de 192 millions de francs guinéens et 8 mille dollars

Karamo Traoré, se disant agent commercial de profession, a été entendu mardi dernier au tribunal correctionnel de Dixinn, dirigé par le président Lansana Keïta. Il est jugé dans une affaire d’escroquerie, d’abus de confiance et de tentative de trafic illicite de migrants. Il lui est reproché d’avoir perçu les sommes de 192 millions de francs guinéens et 8 mille dollars pour un voyage vers les USA, via le Nicaragua. Mais, les 4 personnes qui devaient voyager n’ont jamais pu effectuer le voyage, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le prévenu Karamo Traoré est en détention à la maison centrale de Conakry depuis le 29 janvier 2024. Dans cette affaire, il est opposé à Kabinet Kaba et Fatoumata Traoré. Il est jugé pour escroquerie portant sur des sommes de 192 millions GNF et 8 milles dollars US, d’abus de confiance et de tentative de trafic illicite de migrants.

A la barre, le prévenu nie l’accusation d’escroquerie mais reconnaît avoir reçu les sommes en question. « Je reconnais avoir reçu ces montants pour faire voyager 4 personnes pour le Nicaragua. Malheureusement, elles n’ont pas bougé. Mais, ce n’est pas de l’escroquerie. Les papiers étaient établis, les visas électroniques aussi. Généralement, ils devaient voyager dans l’intervalle de 3 mois. J’ai un ami aux Etats-Unis. C’est à travers lui que j’ai connu Fatoumata Traoré. J’ai envoyé de l’argent au niveau de l’agence de voyage à la Mauritanie mais je n’ai pas reçu le lien et elle ne m’a pas restitué l’argent… Pour faire le dossier, ça demande de l’argent, la valeur du visa et l’autorisation coûtent 27 millions GNF. J’ai fait toutes les procédures. Ce que l’agence m’a dit, il y’avait un problème de direct… C’est parce que le billet n’a pas été obtenu qu’il y a eu ce problème », a expliqué Karamo Traoré, domicilié au quartier Yimbaya tannerie, marié et père de trois enfants.

Pour sa part, Kabinet Kaba, domicilié au quartier Lambanyi, plaignant dans ce dossier, dit avoir remis au plaignant 192 millions 300 mille GNF. « C’était pour faire voyager 3 personnes. Cela fait 8 à 9 mois. Il y a des reçus qui le confirment. J’ai payé en trois tranches. Il m’a donné deux programmes qu’il n’a pas respectés. Je me suis déplacé avec les enfants. Il m’a appelé pour me dire d’attendre. J’ai dit non. C’est comme ça que je lui ai demandé de me donner son passeport et il dit qu’il l’a perdu. C’est ainsi que nous sommes allés au commissariat », a expliqué monsieur Kaba.

L’avocat de la défense va demander une remise en liberté pour son client. « Il a prouvé qu’il peut tout faire pour permettre à ces parties civiles de rentrer en possession de leur argent. Monsieur Karamo a des enfants mineurs et une femme qui comptent sur lui… Accordez-lui la liberté », a-t-il plaidé.

Le Ministère Public s’est aussitôt opposé à la demande de mise en liberté provisoire formulée par la défense et demandé au tribunal de la rejeter.

Le Tribunal a rejeté la demande de mise en liberté provisoire de Karamo Traoré avant de renvoyer l’affaire au 2 juillet 2024 pour la comparution de la seconde partie civile, Madame Fatoumata Traoré, qui réclame 8 mille dollars au prévenu.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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