La CEDEAO maintient ses sanctions contre la Guinée : la colère de Dr Faya Millimouno

Dr Faya Millimouno, président du BL

Réunis en sommet extraordinaire à Accra (au Ghana) hier, jeudi 3 février 2022, les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO ont décidé de maintenir leurs sanctions contre la Guinée depuis le coup d’Etat du 05 septembre dernier. Mais, cette attitude de l’organisation sous-régionale agace Dr Faya Millimouno, le président du Bloc Libéral.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce vendredi, ce leader politique guinéen a martelé que la CEDEAO devrait plutôt chercher à s’auto-évaluer avant de brandir des sanctions tous azimuts.

« La CEDEAO doit faire le constat que la gouvernance démocratique est face à des déficits dans la région Ouest-africaine. Il y a une mauvaise gouvernance qui est en cours dans beaucoup de pays et les conséquences de cela sont naturellement la pauvreté, le chômage, les conflits. C’est ce qui aboutit très souvent à des coups d’Etat militaires. Alors, le mieux pour la CEDEAO aujourd’hui c’est d’abord de convoquer un sommet spécial pour faire un diagnostic de la situation de l’Afrique de l’Ouest en général, évaluer le comportement de tous les leaders qu’ils sont par rapport aux traités de la CEDEAO et au protocole additionnel. Cela lui permettra d’identifier les signaux, les risques de coups d’Etat ou pas, pour que des corrections soient faites », a martelé Dr Faya Millimouno.

Pour le leader du Bloc Libéral, la CEDEAO pourrait éviter à ses Etats membres les sanctions si elle était véritablement à l’écoute des peuples.

« Les sanctions dont on parle aujourd’hui auraient été prises depuis très longtemps si la CEDEAO était à l’écoute de son peuple au lieu d’être complice des coups d’Etat constitutionnel. Le cas de la Guinée par exemple, le changement constitutionnel ne s’est pas fait en un jour. Je dirais même que ça s’est fait avec la participation de la CEDEAO. Parce que nous nous avions été à Abuja pour demander à la cour de justice d’intervenir ; mais, jusqu’aujourd’hui, elle n’a rien fait. Donc, aujourd’hui, la priorité de la CEDEAO, au regard de tous les soubresauts qu’on est en train de vivre avec ces coups d’Etat, le mieux pour le leadership de la CEDEAO, c’est de convoquer un sommet spécial pour procéder à un diagnostic de son fonctionnement. Ça pouvait permettre de prendre des mesures préventives. Sinon, les sanctions qu’on est en train d’énumérer n’auront aucun effet, parce qu’on voit la situation au Mali où on dit de fermer les frontières, la Guinée et la Mauritanie ont dit non. Donc, il faut que la CEDEAO arrête de se comporter comme si on était dans une planète à part. On est sur la planète terre et une évaluation rigoureuse du fonctionnement des institutions de la CEDEAO devait être faite pour envisager des solutions globales. Sinon, ces sanctions-là, c’est une perte de temps », prévient Dr Faya Millimono.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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