Une vingtaine de personnes venues de toutes régions de la Guinée ont bouclé deux jours de formation sur la stratégie de lutte contre les violences basées sur le genre, rapporte Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Plusieurs thématiques ont été abordées pendant cette session de formation organisée par l’ONG Femmes, Développement et Droits Humains en Guinée (F2DHG) en partenariat avec OSIWA. C’est notamment la présentation de l’OPROGEM, le rappel des notions fondamentales sur le genre, la notion des droits humains, la communication ainsi que les techniques pour un plaidoyer efficace.
Au nom des participants, Hawa Sassine, membre de l’Association pour le bien-être des personnes atteintes d’albinisme en Guinée, a remercié les organisateurs de l’atelier avant de promettre qu’une restitution sera faite par chacun au niveau de sa base et dans les communautés. « Nous remercions l’ONG Femmes, développement et Droits humains, organisatrice de cet atelier, ainsi que la ministre de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables pour son engagement personnel contre les inégalités de genre en Guinée. A notre tour, nous prenons le ferme engagement de restituer le contenu de cette formation, aussi bien au niveau de nos structures qu’au niveau de nos communautés », s’est-elle engagée.
Prenant la parole, Moussa Yéro Bah est revenu sur la genèse de l’engagement de son ONG F2DH en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes ainsi que celles des droits humains. « L’ONG Femmes développement et droits humains, depuis 2014, s’est engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, dans la lutte contre la violation des droits humains en Guinée. C’est dans ce combat qu’en août 2020, un appel à projet a été fait par OSIWA, qui est le bailleur. Et donc, nous avons souscrit. Le projet a été adopté et financé. Et depuis mars 2021, nous sommes sur le projet qui est passé par une étude. On avait des statistiques sur les violences faites aux femmes avant ; mais, il a fallu s’intéresser à la période de Covid-19 pour connaître ce qu’il en est réellement », a indiqué Mme Bah, qui rassure que cette étude menée à travers tout le pays a montré les agressions ont augmenté de 35% et que 85% des personnes enquêtées ne savent qu’il y a une structure de promotion et de protection des droits des femmes d’où la nécessité de se mettre à la tâche pour inverser la tendance.
Quant à Patrice Vahard, Représentant de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme en Guinée dont les locaux ont servi de cadre à la formation, il s’est engagé à appuyer toutes les initiatives visant à lutter contre les violences basées sur le genre. « Ce n’est pas pour moi la dernière occasion de m’engager à vos côtés sur un sujet qui concerne d’abord les hommes. Il faut se décomplexer par rapport à cela. Donc, je serai toujours avec vous », a-t-il promis avant de remercier la ministre Aïcha Nénette Conté pour son dévouement en faveur de cette lutte.
Cette dernière a appelé les bénéficiaires de la formation à plus d’engagement. « Vous n’êtes pas si nombreux dans cette salle ; mais, si vous tenez parole en restituant ce que vous avez appris dans cette salle, ne serait-ce qu’à cinq personnes chacun, nous allons gagner notre pari d’ici la fin de l’année. On va avancer. Aujourd’hui, on dit que nous avons gagné deux points en matière de lutte contre les mutilations génitales féminines parce que nous étions à 97% et aujourd’hui, nous sommes à 94,5%. En matière de mariage d’enfants, nous avons gagné 6%. Alors, c’est petit en chiffres, mais c’est grand. Si nous continuons à avoir chaque année deux points, d’ici 2030, on ne parlerait plus de la Guinée comme étant le second pays », a-t-elle expliqué avant d’insister sur la disponibilité à continuer la lutte contre fin aux multiples violences basées sur le genre.
Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
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