Viol collectif à Kankan : « c’est dans la brousse qu’ils ont abusé de moi à tour de rôle »

La ville de Kankan renoue avec les viols ! Le dernier cas en date s’est produit samedi dernier, dans le secteur Madina, quartier Dalakö, commune urbaine de Kankan. Et, c’est une fille de 16 ans qui a été victime d’un viol collectif. Les deux jeunes mis en cause ont été présentés à la presse ce lundi, 21 février 2022, à la brigade de recherche de la gendarmerie de Kankan, rapporte le correspondant de Guineematin.com qui était sur place.

Les deux jeunes (interpellés et mis en garde à vue à la brigade de recherche de la gendarmerie de Kankan) sont accusés de menace de mort et de viol collectif sur une fille de 16 ans. 

Selon les explications du Sous-Lieutenant Lounceny Diallo, commandant adjoint de la brigade de recherche de Kankan, c’est en brousse que les jeunes ont envoyé la fille, en la menaçant avec une arme blanche. 

Sous-Lieutenant Lounceny Diallo

« C’est le 20 février que nous avons été saisis d’une plainte concernant un cas de viol collectif qui s’est passé au bord du fleuve Milo le 19 février. La victime est une fille de 16 ans. Elle a été violée par deux jeunes. Nous les avons interpellés et ils sont dans nos locaux actuellement. Nous avons fait la procédure et ils vont être déférés devant le procureur. Le rapport médical atteste le viol. Ils l’ont envoyée dans la brousse pour abuser d’elle en la menaçant avec ces paires de ciseaux », a expliqué Sous-Lieutenant Lounceny Diallo. 

Les deux présumés violeurs, Naman Keïta, alias « Boucantier », âgé de 17 ans, ferrailleur de profession et Oumar Condé, alias « N’tè Bèfè » (lire : je ne veux de personne), âgé de 19 ans, mécanicien de profession, ont reconnu avoir couché avec la fille. Mais, ils disent que c’est elle-même qui les a proposés cela. 

« C’est vrai qu’on a couché avec elle ; mais, on ne l’a pas violée. La nuit du vendredi, on l’a attrapée avec son copain, ils faisaient l’amour aux abords du fleuve Milo. Donc, samedi, lorsqu’on l’a vue, on lui a demandé d’appeler son copain, ce dernier a refusé de venir. On lui a dit d’aller chez le chef du quartier alors. C’est en cours de route qu’elle a proposé de coucher avec elle pour ne pas l’envoyer chez le chef du quartier. Donc, on a couché avec elle ; et, dans la matinée du dimanche, ils sont venus m’arrêter chez moi », a dit Naman Keïta, qui a déjà séjourné 4 fois à la maison centrale de Kankan pour des cas de vol.

Faux, rétorque la victime. Elève de la 8ème année dans une école de la place, elle jure avoir été menacée de mort par ses bourreaux. 

« Dans la soirée du vendredi, j’étais arrêtée avec M’mah Saliou, qui est un ami à moi aux abords du fleuve Milo. Ils sont venus nombreux, ils ont dit que le chef du quartier leur a dit d’interdire aux gens de parler là-bas. Je les ai laissés avec M’mah Saliou et je suis allée à la maison. Le samedi, j’étais partie laver mes habits au fleuve Milo et les deux sont venus me dire qu’ils sont à la recherche de M’mah Saliou depuis la nuit du vendredi pour le livrer au chef du quartier. Ils m’ont dit maintenant de les suivre pour aller chez le chef du quartier, je leur ai dit que j’irai le voir moi-même le lundi. L’autre a dit que si je ne monte pas, qu’il viendrait me chercher. C’est suite à mon refus d’aller que les deux sont venus me chercher, armés des paires de ciseaux. Les gens qui étaient avec moi au fleuve leur ont dit de me laisser ; mais, ils les ont menacés avec des paires de ciseaux. C’est ainsi que je suis montée pour les suivre. Ils m’ont forcé pour me mettre sur une moto pour m’envoyer dans la brousse. Je leur ai dit que ce n’est pas la route qui mène chez le chef du quartier, l’un m’a dit de m’assoir, l’autre m’a dit que si je parle, qu’il allait me gifler. Lorsqu’on est arrivé à Madina, ils ont garé la moto puisqu’un d’entre eux voulait pisser. J’ai alors profité pour m’en fuir et me confier à un couple. Ils sont venus demander à ce couple de me laisser. Ce qui fut fait. Ils m’ont prise pour me mettre sur la moto. Un peu devant, dans la brousse, ils ont abusé de moi à tour de rôle, en me menaçant de me tuer avec des paires de ciseaux. Ce sont des passants qui m’ont ramené chez nous », a-t-elle expliqué.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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